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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Ludovick B., 39 ans, lui-même victime de viols, dit avoir perdu ses moyens.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Ludovick B.
Age : 39 ans
Profession : magasinier
Faits : une venue, la nuit du 27 au 28 décembre 2019
Statut : comparaît libre, après onze mois de détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 10 ans
A l’ouverture du procès, Ludovick B. contestait avoir commis un viol. Lors de son interrogatoire, il dit «avoir évolué» et répond par l’affirmative lorsque le président, Roger Arata, lui demande s’il a «contourné le consentement» de Gisèle Pelicot, tout en précisant ne «pas l’avoir prémédité». Les faits se sont déroulés à Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines), au domicile de la fille du couple Pelicot, Caroline Darian, la nuit du 27 au 28 décembre 2019. Le premier contact avait eu lieu dans la journée sur Coco, où Ludovick B. s’était inscrit avec sa compagne après avoir tenté un site de libertinage «payant». «Il m’a expliqué qu’elle dormait, qu’elle avait passé une soirée arrosée, je me suis dit que c’était peut-être leur fantasme. Je pensais qu’elle allait se réveiller.»
Ludovick B. est vu sur l’une des vidéos en train de se réchauffer les mains sur un radiateur. Victime de viols à 12 ans alors qu’il est chez les Jeunes sapeurs-pompiers à Trappes – son agresseur, Fabrice Motch, a été condamné dans les années 2010 pour viols et assassinat –, il dit avoir perdu ses moyens. «J’ai eu l’impression de me retrouver vingt ans en arrière, quand j’étais petit, avec le physique qu’il [Dominique Pelicot, ndlr] avait. J’avais peur de la réaction qu’il pouvait avoir.» Dans des SMS envoyés après sa venue, il demande pourtant : «Est-ce qu’on peut se voir ?» Ludovick B., qui a également été témoin enfant des violences conjugales subies par sa mère, assure que ces messages «n’étaient pas sincères». Les faits se sont déroulés trois mois après la naissance de sa fille. «J’ai pensé qu’à mon propre plaisir, j’ai été égoïste, j’aurais dû en parler à ma femme.»
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