Droite et extrême droite remettent en question l’accueil des réfugiés syriens, «hypocrite et dangereux» dénonce la gauche

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Droit des exilés

Le ministère de l’Intérieur a fait part, lundi 9 décembre, de sa volonté de suspendre les dossiers d’asile venant de Syrie après le changement de régime du pays du Moyen-Orient. Une décision encouragée par l’extrême droite, à laquelle la gauche s’oppose

Une fin de régime synonyme de fin d’asile ? Le ministère de l’Intérieur, encore dirigé par le ministre démissionnaire Bruno Retailleau, a fait part lundi 9 décembre de son intention de remettre en question les demandes d’asile de réfugiés syriens. Après la chute du régime de Bachar al-Assad, Beauvau a expliqué «travailler sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie». Dans la foulée l’Ofpra, l’organisme indépendant chargé de la gestion des réfugiés, a tempéré ces propos expliquant qu’une réflexion avait toujours lieu «en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile».

L’extrême droite s’est emparée du sujet, soutenant l’idée émise par Bruno Retailleau. «On peut légitimement envisager la suspension des traitements des demandes d’asiles liées à la Syrie», a lancé Jordan Bardella, ce mardi 10 décembre sur TF1. Le président du Rassemblement national veut même aller plus loin, jusqu’à l’expulsion des réfugiés syriens : «On fuit un régime parce qu’on est menacé par ce régime. A partir du moment où ce régime est tombé, on peut légitimement étudier le retour dans le pays d’origine.» Même son de cloche pour Marine Le Pen qui a soutenu devant la presse à l’Assemblée que le gel des demandes d’asiles par certains pays européens était «une première étape. Mais je pense qu’il faut organiser leur retour dans leur pays».

Un «abus de pouvoir» pour les insoumis

A gauche, les insoumis, par la voix de la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, ont dénoncé l’idée du ministère de l’Intérieur. «Il nous semble hypocrite et dangereux que la France annonce, par la voix du ministre de l’Intérieur démissionnaire […], suspendre l’examen des demandes d’asile des Syriens», a tranché la députée du Val-de-Marne. L’insoumise a d’ailleurs dénoncé un «abus de pouvoir de la part de ce gouvernement démissionnaire», censé s’en tenir à la gestion des affaires courantes. Une position partagée par la députée écologiste Léa Balage El Mariky : «C’est en dehors du cadre des affaires courantes ou urgentes, cadre dans lequel Bruno Retailleau est désormais contraint en tant que ministre démissionnaire, a estimé l’élue auprès de Libération. Et surtout, c’est contraire au droit international qui prévoit que l’asile est un droit individuel.»

C’est sur ce point qu’a insisté aussi le socialiste Arthur Delaporte, dénonçant l’offensive du ministère de l’Intérieur contre «un droit inaliénable». Pour le député du Calvados, interrogé par Libé, il est «irresponsable d’envoyer un tel signal, alors qu’on ne sait pas ce qui va se passer dans les semaines qui viennent en Syrie». Voix dissonante à gauche, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a lui parlé, ce mardi matin sur France Info, d’une «mesure de précaution, effectivement, parce qu’il y a aujourd’hui en Syrie, parmi ceux qui ont renversé le dictateur Bachar al-Assad, des terroristes».

La France reste loin des pays européens qui accueillent le plus d’exilés syriens sur leur sol, puisqu’elle compte environ 44 000 exilés syriens en 2024, d’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Loin derrière l’Allemagne qui en accueille près de 716 000, ou l’Autriche où vivent 97 000 réfugiés venus de Syrie.

Libération

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