Après la chute de Bachar al-Assad, tout reste à faire en Syrie

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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod

Le pays, sans Etat, ni économie, ni armée, doit maintenant se rebâtir, en mettant de côté les batailles d’égo ou de clans, les divisions communautaires, les règlements de compte, les quêtes d’influence et les esprits de conquête.

Le jour d’après a bel et bien commencé en Syrie. Et il ouvre sur autant de raisons de s’enthousiasmer que de s’inquiéter, nul n’étant en capacité aujourd’hui de dire ce qui l’emportera. Une seule chose est sûre : les attentes et les espoirs des Syriens sont tels, les enjeux régionaux et planétaires sont si importants qu’il va falloir mettre toutes les intelligences et les bonnes volontés en commun pour rebâtir ce pays clé pour l’équilibre d’une grande partie du monde. Mettre de côté les batailles d’égo ou de clans, les divisions communautaires, les règlements de compte, les quêtes d’influence et les esprits de conquête. Les pays arabes et les Occidentaux, qui ont abandonné près de quinze ans durant le peuple syrien à son tyran, n’ont aucune leçon de morale à donner et doivent surtout se garder de toute ingérence. Mais il serait souhaitable qu’ils se montrent prêts à aider s’ils sont sollicités car il y a tout à faire, vu l’état calamiteux dans lequel Bachar al-Assad a laissé la Syrie.

Il n’y a plus d’Etat, il n’y a plus d’économie, il n’y a plus d’armée. On y manque de tout. La gouvernance du pays est évidemment l’interrogation majeure. Abou Mohammed al-Joulani, l’homme qui a renversé le régime, est un islamiste, ex-jihadiste, mais c’est aussi un pragmatique qui semble avoir conscience de sa responsabilité. Témoin, il a déjà nommé un Premier ministre, Mohammed al-Bachir, pour piloter un gouvernement de transition, celui-là même qui gouvernait la ville d’Idlib, bastion de HTS et véritable laboratoire de la méthode de Joulani qui, localement, a semblé fonctionner. Mais la question des jihadistes étrangers restés sur place, notamment français, est bien évidemment un sujet d’inquiétude. La France n’ayant jamais voulu rapatrier ses ressortissants emprisonnés, elle est confrontée aujourd’hui au danger de les voir dans la nature. Si toute hystérisation du problème est pour l’heure hors de propos, une vigilance extrême reste de mise.

Libération

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