:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/KLQOLLVQIJCHPA5XG2CEME7PLI.jpg)
Dossiers liés
Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Mohamed R. , 70 ans, dénonce un «guet-apens».
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Mohamed R.
Age : 70 ans
Profession : retraité
Faits : une venue, la nuit du 6 au 7 mai 2019
Statut : comparaît détenu, depuis trente-sept mois en détention provisoire pour «viol aggravé»
Peine requise : 17 ans
«C’était un guet-apens !» n’a eu de cesse de marteler Mohamed R., la voix chevrotante, lors du procès. Parmi les 50 hommes renvoyés pour viols aggravés au côté de Dominique Pelicot, ce septuagénaire est le seul dont les actes incriminés n’ont pas eu lieu au domicile du couple à Mazan, mais à l’île de Ré, en 2019, dans la résidence secondaire de la fille du couple Pelicot, Caroline Darian. Ce père de sept enfants, nés de trois unions différentes, a déjà été condamné pour violences sexuelles par le passé : cinq années de prison, en 1999, pour avoir violé l’une de ses filles, alors âgée de 14 ans. Concernant Gisèle Pelicot, le septuagénaire reconnaît «une part de responsabilité, de culpabilité puisqu’[il est] resté». Puis il ajoute : «Je n’aurais jamais cru qu’un homme de cet âge puisse faire ça à son épouse à son insu.»
Son interrogatoire
Avant d’être confronté aux vidéos, Mohamed R. nie les pénétrations. Il se pose même comme victime d’un «scénario bien rodé», mené par un homme «directif et imposant». Se contredisant sans cesse, il affirme aussi à la cour que Dominique Pelicot lui aurait dit «qu’ils avaient eu une soirée un peu arrosée. […] A partir du moment où il n’y a pas eu de réaction de Mme Pelicot, je n’avais qu’une envie, c’était de quitter cette maison. Le sexe sans amour, c’est comme une fleur sans odeur». Se présentant comme «handicapé psychologiquement» et faisant part de sa difficulté à comprendre certains mots français, ce Marocain d’origine a fait part de son souhait de porter plainte contre Dominique Pelicot pour abus de faiblesse et abus de confiance. A ce jour, aucune plainte n’a été déposée.
Leave a Comment