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L’édito d’Alexandra Schwartzbrod
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Si une partie de la population israélienne semble vouloir se satisfaire de la mort du chef du Hamas, qui pourrait constituer un tournant dans la guerre, le Premier ministre, galvanisé par ses ministres d’extrême droite, ne semble pas prêt à un cessez-le-feu.
Il aura donc fallu 375 jours, la mort de plus de 42 000 personnes, dont nombre de femmes et d’enfants, et la destruction d’un territoire de 360 kilomètres carrés pour arriver, par hasard, à tuer Yahya Sinwar, le chef du Hamas et cerveau du 7 Octobre. Une mort que le mouvement terroriste a mis vendredi de longues heures à confirmer, comme s’il ne pouvait s’y résoudre. C’est que l’élimination de Sinwar représente un tournant, du moins faut-il l’espérer. Le Premier ministre israélien et son état-major militaire ont bombardé le moindre recoin de Gaza, au mépris de tout respect des vies civiles, avant d’obtenir la tête de ce chef sanguinaire. Et maintenant, vont-ils continuer à bombarder alors que l’opinion israélienne réclame le retour des otages vivants ? Et, surtout, que faire de Gaza, devenu «un enfer sur terre», selon l’Unicef vendredi ? Si l’on en croit les déclarations et les déplacements de différents leaders occidentaux ou régionaux en ce début de week-end, beaucoup espèrent utiliser «l’opportunité» de la mort de Sinwar, pour reprendre l’expression du Premier ministre britannique, pour faire enfin taire les militaires et redonner de la voix aux diplomates.
Alors que le président américain retrouvait le chancelier allemand et le président français à Berlin, la Première ministre italienne arrivait à Amman puis Beyrouth tandis que le secrétaire d’Etat Antony Blinken se préparait à reprendre le chemin de Tel-Aviv. Une fébrilité d’autant plus grande que les élections américaines approchent et qu’un cessez-le-feu à Gaza, mais aussi au Liban, serait porté au crédit des démocrates. La tâche des faiseurs de paix est immense car les partisans de la guerre restent nombreux. Le Premier ministre libanais a dénoncé «l’ingérence flagrante» de l’Iran après qu’un de ses responsables a évoqué la possibilité d’un cessez-le-feu au Liban et le Hezbollah s’est dit plus déterminé que jamais à frapper Israël. Si une partie de la population israélienne semble vouloir se satisfaire de la mort de Sinwar, Benyamin Nétanyahou, galvanisé par les discours messianistes de ses ministres d’extrême droite, n’entend pas se défaire de ses habits de chef de guerre qui restent son seul bouclier contre la chute politique.
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