«Une femme en jeu» sur Netflix, mâle au cœur

Inspiré d’une histoire vraie dans les années 70, le film d’Anna Kendrick relate la rencontre lors d’un jeu télévisé américain entre une aspirante actrice et un homme qui s’avèrera être un tueur en série.

Si vous sentez vous aussi lorsque vous faites défiler l’offre d’une plateforme ce sentiment diffus de sérénité amorphe, c’est peut-être parce que la quête éternellement anxieuse du chef-d’œuvre semble y avoir été remplacée dernièrement par l’institution d’une autre recette celle-ci bel et bien trouvée, non pas du grand art mais disons du petit phénomène, et que l’on pourrait résumer ainsi : un thriller centré sur un personnage féminin, qui va être amené à s’émanciper, dans un récit à révélations, en échappant à un ou plusieurs prédateurs masculins, dans un décor rétro stimulant la nostalgie d’une époque située entre 1960 et 2000, et avec une légère implémentation de comédie noire et narquoise.

Match d’échecs entre tourtereaux rhétoriciens

Bien sûr, aucun film ne remplit l’intégralité de ces critères, sinon la chaîne d’assemblage se verrait un peu trop. Aucun film, jusqu’à la première réalisation de l’actrice Anna Kendrick, qui se penche sur le cas méconnu d’un sidérant tueur de femmes ayant sévi dans les années 70, et d’une de ses quasi-victimes, aspirante actrice rencontrée en direct à l’antenne du Dating Show, l’émission modèle de Tournez manège ! Le résultat hérite simultanément de tous les coups de force plus ou moins sincèrement féministes de ces cinq dernières années (