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Interview
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Pour l’opposant, écrivain et analyste syrien, les suites de la chute du régime de Bachar al-Assad ne sont pas sans risques, mais une réelle opportunité se dessine pour redéfinir l’avenir politique du pays.
Théoricien de la laïcité et de la démocratie, Yassin al-Haj-Saleh, 63 ans, a été détenu plus de quinze ans, entre 1980 et 1996, dans les geôles du régime Assad. Engagé dès le début de la révolution en 2011, il a quitté la Syrie en 2013 pour la Turquie, puis s’est installé en Allemagne. L’un de ses frères a été enlevé en 2013 par l’Etat islamique à Raqqa, d’où il est originaire. A la fin de la même année, sa femme, Samira al-Khalil, a disparu avec l’avocate des droits humains Razan Zaitouneh, dans la banlieue de Damas, sous contrôle d’un groupe islamiste. Aucun n’est réapparu. Libération l’a rencontré à l’occasion de son passage à Paris pour la remise du prix Samira-al-Khalil, créé en 2022, en l’honneur de sa femme militante féministe, pour récompenser des talents féminins émergents. Il vient d’être attribué à Nemat Hassan, une jeune écrivaine de Gaza, et Garance Le Caisne, journaliste française qui a travaillé sur la machine de mort des prisons du régime syrien.
Comment avez-vous vécu la dizaine de jours qui ont abouti à la chute du régime Assad ?
Quand ça a commencé, que j’ai entendu parler d’une «bataille d’Alep», je me suis dit, c’est un trop gros morceau de viser la conquête d’Alep. Voilà qu’en deux jours, Alep tombe, facilement, sans exactions, avec la libération de prisonniers et le retour de déplacés chez eux. Quand ils se sont dirigés vers Hama, j’ai pensé : «s’ils arrivent à prendre la ville, cela renforcera leur position de négociation». Et Hama tombe s
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