«Si je peux encore apporter quelque chose, c’est l’honnêteté» : le profil de Jérôme V. accusé du procès des viols de Mazan

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Procès des viols de Mazandossier

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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Jérôme V., venu à six reprises, l’un des rares à donner des explications sur sa participation.

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, dont la quasi-totalité étaient poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.

Nom : Jérôme V.

Age : 46 ans.

Profession : Employé dans un magasin alimentaire.

Faits : Six venues en 2020.

Statut : Détenu depuis 2021.

Peine requise : Seize ans de réclusion pour «viols aggravés».

Jérôme V. reconnaît «dans leur entièreté» les faits reprochés. «Je préfère être dans l’inconfort que dans le mensonge», confie le quadragénaire voûtant sa carrure de sportif depuis le box. Difficile de faire autrement : en 2020, cet ancien employé d’une supérette est venu six fois à Mazan violer Gisèle Pelicot, en toute connaissance de son état de sédation. «Une partie de moi s’y retrouvait totalement», confesse-t-il devant la cour. Dès sa première visite, en mars 2020 en plein confinement, l’ancien pompier volontaire avait pourtant mesuré le «caractère illégal et immoral» de la situation. «Bien sûr», il s’est questionné sur les risques encourus. Mais lorsque Dominique Pelicot le relance dès le lendemain de son passage, en lui envoyant des photos de leur crime commun, il y voit un «chantage déguisé» : «Je sais que j’ai fait vraiment n’importe quoi.»

S’il juge désormais ces images «insoutenables», ce père de deux enfants est dominé, à l’époque, par une sexualité «incontrôlable», notamment son goût pour la sodomie que trop de ses partenaires d’alors lui refusaient. «Vous êtes assez désarmant de sincérité et vous êtes le seul à nous donner des explications», relève Antoine Camus, l’avocat des parties civiles. Jérôme V. : «Si je peux encore apporter quelque chose à madame Pelicot, c’est l’honnêteté.» Pour l’accusation, ce «sentiment de honte important» n’efface pas sa «dangerosité criminelle non négligeable» : seize ans de réclusion sont requis à son encontre, doublé d’une injonction de soins de huit ans.

Libération

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