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Dossiers liés
Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Simoné M., un voisin décrit comme influençable.
Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict prévu d’ici au 20 décembre.
Nom : Simoné M.
Age : 43 ans
Profession : chasseur alpin durant douze ans puis chauffeur dans une entreprise de travaux publics
Faits : une venue en 2018
Statut : comparaît libre après onze mois de détention provisoire
Peine requise : dix ans de réclusion criminelle pour «viol aggravé»
C’est le seul parmi la cinquantaine d’homme recrutés par son ex-mari que Gisèle Pelicot connaissait. De loin : Simoné M. est un voisin de Mazan, passé une fois rapidement pour acheter une roue de vélo. Un «prétexte» monté par Dominique Pelicot pour qu’il puisse voir son épouse et le convaincre de passer à l’acte. Simoné M. habite le quartier, mais c’est sur Coco qu’il rencontre Dominique Pelicot. Une «figure amicale, presque paternelle», qui l’a mis en confiance, raconte cet ancien chasseur alpin, décrit par l’enquêtrice de personnalité comme «influençable», «qui peut avoir des petites naïvetés», avait abondé sa compagne actuelle à la barre. Dans leurs conversations, Dominique Pelicot lui parle sans cesse de son «fantasme de libertinage». S’il accepte finalement son prétendu projet de trio, c’est parce que son couple va mal : «Je cherchais l’amour…»
Une fois sur place, il comprend «très vite» que quelque chose est «bizarre» mais ne réagit pas : «J’étais dans l’optique d’un scénario, que peut-être après elle allait se réveiller. J’ai fait confiance à monsieur Pelicot.» Ce n’est que le lendemain que ce dernier lui aurait expliqué qu’il la droguait, lui proposant de faire de même avec son épouse. Simoné M. l’aurait alors congédié. «J’aurais pu me dénoncer, j’ai été lâche. J’avais peur de perdre ma famille…» plaide encore ce père de six enfants – le dernier n’a que de quelques mois –, fragilisé par un viol à l’âge de 11 ans et des problèmes d’alcoolisme. Penaud à la barre, il persiste pourtant à nier le viol. «On me traite de violeur parce qu’il y a ce mot : consentement.»
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