Réaménager les bourgs ruraux : l’impossible équation de la voiture
Dans le Cantal, la maire de Vic-sur-Cère fait face aux doléances des habitants inquiets de la réduction du stationnement liée au réaménagement du bourg.

« Hep, Madame ! » Annie Delrieu-Tourtoulou s’apprêtait à retourner à la mairie, quand, au premier étage d’une vieille bâtisse, un homme en maillot de corps blanc a surgi à la fenêtre : « J’ai entendu dire que, quand la place sera terminée, on ne pourra plus se garer ? J’ai des problèmes de dos, je suis essoufflé, je ne peux pas aller à perpète ! »
La maire de Vic-sur-Cère vient de détailler le réaménagement en cours du village, où la voiture n’aurait bientôt plus toutes ses aises, quand cette apostrophe l’a stoppée net.
L’espoir de renouer avec un bourg animé à l’année repose en partie sur l’équipe d’architectes et de paysagistes du Rouget, dont une des salariées vérifie la bonne avancée des travaux.
Mêmes impératifs que les villes
Il faut reprendre la route nationale 122 direction Aurillac, rouler une demi-heure sur cette diagonale qui irrigue le département au milieu des pâturages, tourner à droite au panneau Le Rouget-Pers, pour rencontrer l’homme dont elle parle.
Pas besoin de GPS : après la station-service et l’esplanade trois en un – place de la mairie, de l’église et du marché −, un bâtiment en bois tranche avec les maisons voisines. C’est là, au premier étage, que l’équipe de l’Atelier du Rouget imagine le futur de Vic-sur-Cère, et de bien d’autres communes en France, rurales de préférence. Avec une méthode qui fait désormais école : le maître des lieux, Simon Teyssou, 51 ans, a reçu le Grand Prix de l’urbanisme (Le Monde est membre du jury) en 2023.
- « On rêve d’un monde sans voiture, mais comment faire ? Vous en parlerez avec Simon Teyssou. »
- « Les gens qui ne conduisent pas, ils font comment ? Ils partent avec leur fauteuil roulant sur la nationale ? »
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