Les geishas, les samouraïs et les ninjas nourrissent l’imaginaire de nombreux jeunes à travers le monde. Mais lorsque des étrangers s’approprient des figures de l’identité nationale japonaise, cela peut provoquer des tensions.
C’est ce qui s’est passé avec le jeu vidéo Assassin’s Creed Shadows d’Ubisoft. Le dernier épisode de cette série se déroule pour la première fois au Japon. La diffusion de sa bande-annonce en mai dernier a déclenché une vague de messages en ligne, obligeant Ubisoft à reporter la sortie du jeu à février 2025 (initialement prévue pour novembre 2024). Une pétition en ligne réunissant près de 100 000 signatures demande désormais son annulation.
“Je suis cette série depuis le début et j’étais heureux qu’elle se déroule enfin au Japon, mais aujourd’hui, je ressens une grande colère”, regrette un internaute.
Le jeu met en scène deux personnages : Yasuke et Fujibayashi Naoe. Le premier, présenté comme un samouraï (mais dont le statut est sujet à caution), a bien existé.
Né au Mozambique, il est arrivé au Japon avec les jésuites portugais et a été reçu par Nobunaga Oda, le plus puissant chef de guerre de l’époque. Surpris par la carrure et la couleur de peau de l’Africain, Nobunaga lui a finalement offert un sabre.
“J’en ai marre du politiquement correct occidental”
C’est justement le fait que ce personnage soit noir qui pose problème à de nombreux internautes. Certains y voient l’imposition par Ubisoft de critères de pensée prévalant en Occident, une sorte de “wokisme”.
“J’en ai marre du politiquement correct occidental. N’impliquez pas l’Asie là-dedans”, s’insurge un autre internaute, reflétant un agacement plus répandu au Japon qu’on ne le pense à l’étranger.
Cependant, peu de personnes semblent choquées par le deuxième personnage, Naoe, une “ninjette”. Dans l’Histoire, il n’y a jamais eu de femme ninja.
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