Premier ministre : Marine Tondelier vote contre François Bayrou et Bernard Cazeneuve, qui appartiennent au «passé»

La cheffe des écologistes Marine Tondelier a appelé jeudi 12 décembre sur France 2 Emmanuel Macron «à sortir de sa zone de confort» dans son choix de Premier ministre en ne nommant ni François Bayrou, ni Bernard Cazeneuve. Selon la secrétaire nationale des verts, le centriste comme l’ancien socialiste incarnent «le passé».

Le président de la République pourrait annoncer d’ici à ce jeudi soir le successeur de Michel Barnier, s’il s’en tient au délai annoncé de 48 heures, et l’ancien ministre de la justice et le chef du gouvernement de François Hollande font partie des pistes envisagées. Or, Marine Tondelier voit mal comment François Bayrou, qui n’est «ni de gauche, ni écologiste» […] peut nous convaincre de ne pas le censurer». Quant à Bernard Cazeneuve, «les seuls moments où il a parlé de nous [le Nouveau Front populaire], c’était pour nous critiquer. Il ne peut pas nous représenter», a-t-elle souligné.

«Les Français veulent un peu d’enthousiasme, d’élan, de souffle, un truc nouveau quoi. Vous ne citez que des noms qui sont dans le paysage depuis des années et qui n’ont pas séduit les Français. […] Je veux qu’on se projette vers l’avenir», a-t-elle asséné. «Monsieur Macron peut faire un effort quand même […] C’est vraiment ce que les Français lui demandent», a-t-elle insisté.

Marine Tondelier a aussi rappelé la «grosse concession» faite lors de la rencontre avec le chef de l’Etat mardi : «Si vous nommez un Premier ministre issu du NFP, nous nous engageons à ne pas avoir recours au 49.3.». La patronne des Verts et Olivier Faure, chef de file des socialistes à l’Assemblée nationale, ont suggéré de s’engager à ne plus recourir à l’article 49.3, en échange d’un accord de non-censure, «dans le but de redonner toute sa place au Parlement et de retrouver un minimum de stabilité», selon le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

Mais la condition sine qua non à l’application d’un tel à accord est la nomination d’un ministre issu des rangs de la gauche, a martelé Olivier Faure. «S’il y a un Premier ministre du NFP, on est capable de faire une grosse concession en se passant du 49.3 et donc de permettre à la vie parlementaire de suivre son cours». Le chef du PS s’était aussi montré aussi réticent sur l’hypothèse Bayrou à Matignon, estimant que le maire de Pau incarne une «continuité» du macronisme.