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L’édito de Paul Quinio
Au-delà de l’urgence budgétaire, de la crise agricole et de la situation économique, le prochain occupant de Matignon aura la lourde de tâche d’éviter l’aggravation de la crise démocratique.
Ce sera donc… un vendredi 13. Les quarante-huit heures données comme délai pour nommer un Premier ministre par… le maître des horloges de l’Elysée auront finalement duré un peu plus longtemps. Au point où l’on en est de la crise politique, on n’est plus comme dirait l’autre à vingt-quatre heures près. Ce rab de temps de réflexion en dit long néanmoins sur une chose : la difficulté de trouver un profil qui satisfasse l’ensemble des formations qui ont accepté de mettre de côté un peu de leurs intérêts partisans pour éviter que la crise politique empire. Car, à défaut d’un nom, c’est bien la question : la nomination d’un nouveau Premier ministre peut-elle contribuer à sortir le pays de l’impasse dans laquelle l’a amenée Emmanuel Macron ?
Au-delà de l’urgence budgétaire qui attend l’impétrant, des crises déjà sur la table (agricole par exemple), du «programme» qu’il pourrait défendre la semaine prochaine lors d’un discours de politique générale, le chantier majeur du futur locataire de Matignon consistera essentiellement à éviter une sorte de chaos démocratique. Cela bien sûr ne dépendra pas que de lui, mais aussi des partis qui ont signé ce «pacte» de non-censure pour ramener un minimum de stabilité. Une stabilité minimale, très fragile, et, ne nous leurrons pas, à la merci un jour d’une actualité imprévue, le lendemain d’une déclaration médiatique clivante. La tâche sera donc ardue. Matignon a de longue date la réputation d’être un enfer. L’enfer sera là XXL. Mais l’enjeu ne se limite pas à ramener de la stabilité pour de la stabilité. Derrière se joue quelque chose de plus important : tenter de retisser un minimum de lien entre les Français et la politique. Il est plus que distendu. Le ras-le-bol a déjà gagné depuis longtemps une grande partie de la population. Mais le désintérêt gangrène des franges du pays jusqu’ici épargnées. C’est très alarmant. Et s’il fallait choisir parmi ces «décrocheurs» ceux à qui il faut de toute urgence redonner un peu de confiance en la politique, un choix s’impose : les jeunes.
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