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Depuis un décret signé le 27 novembre par Michel Barnier, il est interdit d’avoir, que ce soit à l’avant ou à l’arrière de son vélo, des éclairages qui clignotent. «Libé» fait le point sur les normes à respecter avant de rouler.
Qu’elle est belle, qu’elle clignote bien et qu’elle éclaire fort, la lumière que vous venez d’acheter pour mettre à l’arrière votre vélo. Idéal, vous dites vous, pour être vu sur les routes et éviter de finir sous les roues d’une voiture ou bien qu’un autre cycliste au coup de pédale un peu lourd ne vous empale. Et pourtant : contrairement à ce que vous pensez, votre super nouvel éclairage n’est pas si efficace. A tel point que le gouvernement démissionnaire l’a interdit dans un décret visant à amender plusieurs articles du code de la route et signé discrètement le 27 novembre par Michel Barnier et cinq de ses ministres.
Vélomania
Si les éclairages sont obligatoires sur les vélos, ils ne peuvent désormais plus être clignotants. Jusqu’à présent, seul l’éclairage arrière était autorisé à clignoter. Quant à la lumière à l’avant, elle devait déjà être fixe. «Interdire les lumières qui clignotent n’est peut être pas LA priorité, reconnaît auprès de Libé Olivier Schneider, le co-président de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), mais des études montrent qu’il y a un faux sentiment d’être mieux repéré lorsqu’on a une lumière clignotante. En réalité, si les autres usagers voient bien quelque chose qui clignote et que cela attire leur attention, ils ont du mal à voir la vitesse et la position exacte de l’objet. Par ailleurs, ça peut être perturbant, notamment si la lumière clignote à l’avant, sur les pistes cyclables bidirectionnelles : ça éblouit les cyclistes d’en face et ça fait mal aux yeux.» D’où le décret pris en ce sens par le gouvernement.
Rouge à l’arrière, blanc ou jaune à l’avant
Cette légère évolution du code de la route permet de rappeler ce qui est, ou non, autorisé ou obligatoire à vélo. D’abord, l’éclairage est obligatoire la nuit ou «le jour lorsque la visibilité est insuffisante». Ensuite, la couleur de la lumière est règlementée : le feu avant doit obligatoirement être blanc ou jaune, celui à l’arrière doit être rouge. La encore, n’y voyez pas un dress code imposé au cyclistes, explique Olivier Schneider, mais une simple sécurité : «Cela permet de savoir dans quel sens va un cycliste que l’on a face à nous. Si une personne met sur son vélo une lumière rouge à l’avant, on va penser que le cycliste va dans le même sens que nous. Si ce n’est pas le cas, cela augmente les risques de chocs frontaux comme on sera surpris et moins vigilant.» En cas de manquement à ces obligations, le cycliste risque une amende de première classe plafonnée à 11 euros.
En revanche, martèle Olivier Schneider, même si l’on reste dans les règles, il faut faire attention à l’éclairage que l’on choisit : «Parfois on croise des cyclistes avec des led très puissantes, car on n’a plus besoin aujourd’hui d’avoir une centrale nucléaires pour éclairer fort. Mais ça peut éblouir les autres usagers et être dangereux là aussi, même si c’est autorisé.»
Le décret passé fin novembre autorise par ailleurs certains équipements comme les éclairages supplémentaires fixés sur le casque, la veste ou les sacs des cyclistes – à condition que ces lampes soient blanches à l’avant et rouge à l’arrière, et qu’elles ne clignotent pas (vous suivez ?) Jusqu’à présent, nombre de cyclistes les utilisaient déjà. «Mais dans le code de la route, tout ce qui n’est pas autorisé est considéré comme prohibé. La chance d’avoir une amende pour ça était quasi nulle, mais vous restiez dans l’illégalité, notamment auprès des compagnies d’assurance», illustre Olivier Schneider. Il est aussi désormais possible d’installer sur son vélo des clignotants, comme sur les motos ou les voitures, pour indiquer quand on s’apprête à tourner.
Enfin, en plus de l’éclairage, n’oublions pas que d’autres éléments sont obligatoires, et qu’ils ne datent pas du récent décret. A commencer par le casque pour les moins de 12 ans. Ou encore, pour tous, la sonnette, les freins, et les catadioptres (dispositifs réfléchissants) sur les roues et pédales. Pour rappel, 221 cyclistes sont décédés sur les routes de France en 2023 et 2 543 ont été gravement blessés (des chiffres en baisse par rapport à l’année précédente).
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