«Mon Dieu, de la lumière !» : une journaliste de CNN tombe nez à nez sur un prisonnier abandonné qui ignorait la chute de Bachar al-Assad

«Mon Dieu, de la lumière !» : une journaliste de CNN tombe nez à nez sur un prisonnier abandonné qui ignorait la chute de Bachar al-Assad

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Moment d’anthologie

Lors d’un reportage à la prison de Saidnaya, libérée par les rebelles, la journaliste de guerre Clarissa Ward croise par hasard Adil Hurbal, un Syrien emprisonné par le régime de Bachar al-Assad depuis plusieurs mois. L’homme apprend en direct la fuite du dictateur syrien.

La séquence télévisée restera dans les mémoires, elle fait déjà le tour des réseaux sociaux. Dans un reportage filmé à la prison de Saidnaya – pire lieu de détention du pays surnommé «l’abattoir» et aujourd’hui libéré par les forces du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) – nous suivons la journaliste vedette de CNN, Clarissa Ward, naviguer dans les cachots afin de retrouver la trace d’un journaliste américain. Au bout d’un couloir de cette «prison secrète» de Damas, la reporter tombe nez à nez avec un détenu au sol, camouflé sous une couverture, qui clame immédiatement être un civil en levant les mains. Il est l’un des derniers hommes présents dans la prison.

L’air hagard, ce Syrien explique avoir été enfermé dans cette cellule privée de fenêtre depuis près de trois mois. «Il dit au rebelle qu’il est de la ville de Homs», explique la journaliste en voix off, tout en ajoutant que le prisonnier n’a pas eu de nourriture ni d’eau depuis au moins quatre jours. Adil Hurbal, effrayé, se cramponne fermement aux bras de ses libérateurs. Clarissa Ward lui offre à boire, tout en lui répétant «You are okay» à plusieurs reprises.

Le reportage se poursuit, et l’on voit alors l’homme franchir le seuil de la porte menant à l’extérieur. Il lève alors les yeux vers le ciel, toujours ébahi par ce qu’il vit. «Mon Dieu, de la lumière !», s’exclame-t-il en prenant la journaliste dans ses bras.

Les rebelles lui apprennent ensuite qu’«il n’y a plus d’armée, plus de prisons, plus de checkpoints». «Tu es sérieux ?», lance le désormais ancien détenu. «La Syrie est libre», reçoit-il en réponse. Dans la nuit de dimanche à lundi, son pays a été libéré du joug de Bach al-Assad et son régime. Un tremblement de terre qu’il ignorait totalement. Dans la suite du reportage, Adil Hurbal explique ensuite avoir été interpellé chez lui par le service de renseignement militaire syrien afin d’être interrogé sur «des noms de terroristes».

L’homme sera finalement pris en charge par les services de secours du Croissant rouge, toujours en état de choc. «En près de vingt ans de carrière de journaliste, ce fut l’un des moments les plus extraordinaires dont j’ai été témoin», explique la journaliste à la fin de son reportage. Elle ajoute : «Des dizaines de milliers de Syriens ont disparu dans les prisons d’Assad et cet homme, il y a encore à peine quinze minutes, faisait partie de l’un d’entre eux.»

Libération

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