A peine nommé Premier ministre, François Bayrou au défi de la non-censure

Le nouveau Premier ministre, fidèle mais pas vassal du chef de l’Etat, va devoir déployer des trésors de négociations pour assurer la survie de son gouvernement, principalement auprès d’une gauche qu’il laisse sceptique.

Dans la douleur, au bout du suspense, au bord du vaudeville. A l’issue d’une matinée surréaliste de tergiversations toutes macroniennes, «le président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l’a chargé de former un gouvernement», annonce un très lapidaire communiqué de l’Elysée, adressé à 12 h 43 aux rédactions. Que s’est-il joué lors de l’entretien d’une heure 45 qui s’est tenu tôt, à l’Elysée, ce vendredi 13 décembre entre les deux hommes ? L’échange a manifestement été tendu, selon plusieurs sources. Celles-ci font état d’une volte-face de dernière minute d’Emmanuel Macron, qui envisageait de nommer un autre Premier ministre. De quoi mettre très en colère le président du Modem, ces derniers jours «confiant sans être sûr» de prendre la succession de Michel Barnier, d’après un élu de son parti. Tapis rouge, micro, barrières : depuis de longues heures, tout est fin prêt dans la cour de Matignon pour organiser la passation de pouvoir. Ne manquait qu’un nom…

«Le nom de François Bayrou s’est imposé ces derniers jours comme le plus consensuel, indique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Au fur et à mesure des consultations, le maire de Pau est apparu comme la personnalité la plus à même d’assurer l’unité et de former le gouvernement