:quality(70):focal(1716x1210:1726x1220)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/MWBGGTAHNFA5RKOJUBDXMKWMYY.jpg)
La découverte
Chaque week-end, la web radio de «Tsugi» accompagne le cahier musique de «Libération».
La découverte : Nous étions une armée, commando de l’intime
Choisir un nom de groupe ou de pseudo, c’est toujours un bon moyen pour se distinguer parmi la foultitude artistique. On avoue que l’on a tout de suite été frappé par ce patronyme en forme d’étendard, claquant tel un mot d’ordre insurrectionnel. Enfin on l’a pris comme ça. Intrigué au premier regard par la forme. Encore fallait-il que le fond déclenche aussi des étincelles. Un projet entrepris par Léo Nivot et Rémi Le Taillandier après une rencontre au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris. Leur réputation grandit depuis environ un an au fil de passages à l’Hyperweekend Festival, aux Bars en Trans, au MaMA ou des premières parties de Feu ! Chatterton ou de Benjamin Biolay. Pourtant, on le découvre avec leur premier EP, le duo ne s’inscrit dans aucune tendance «à la mode».
Une voix (Léo) en français venue des tripes qui parle, criant même par instants, pendant qu’une musique sourde tisse des arabesques mi-post-rocks mi-électroniques. Pas très «brat» tout ça. Qu’importe puisque ça fonctionne. A nos yeux en tout cas. Avec ces climats bâtis comme des trames mélodiques, cette manière irréelle de partager des sentiments, des moments intimes, comme s’ils étaient le dénominateur commun de tous les auditeurs, ce premier EP se place logiquement aux côtés de la discographie à fleur de peau de guérilleros perchés, nommés Diabologum, Mendelson, ou Fauve. Mais on imagine bien que la grandiloquence de ces envolées vocales empreintes autant de romantisme désabusé que de révolte douloureuse peuvent aussi rebuter. La conscription n’est pas obligatoire.
Nous étions une armée Depuis toujours, j’ai l’impression que ma vie est le point de commencer (Modulor)
La playlist
Nova Materia Fiction of Myself
Ça grince, ça vibre, ça sature et ça pourrait en crisper certains, mais les autres adoreront cet exercice d’electro-punk industriel sans concession. Le genre de morceau qui nous enrage, mais dans le bon sens du terme.
Chamberlain Change I Change (feat. Shara Nova)
On aime beaucoup la citation au fameux hymne house Good Life de Kevin Saunderson venant rythmer cette production électronique sensible et mélodique, œuvre d’un producteur français de qualité.
White Denim Look Good (feat. Tameca Jones & Jessie Payo)
Après un démarrage très énergique, le projet du Texan James Petralli a viré depuis quelque temps en pop soul chamarrée. Et ça marche.
Crayon Home Safe feat. Yamê & Tora
Attelage improbable emmené par un producteur electro français associé à un rappeur et un groupe australien. On est pourtant sous le charme de cette soul gracieuse et inventive. Remuant.
Leave a Comment