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Roman
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La première intelligence artificielle et des scientifiques au bord du gouffre dans le nouveau roman, «MANIAC», de l’écrivain chilien de langue anglaise.
Ce sont des bribes de texte en italique, inscrites seules au milieu des pages : «Il fut l’humain le plus intelligent du XXe siècle.» On tourne la page : «Comme venu d’ailleurs.» Page suivante : «Il s’appelait Neumann Janos Lajos.» Une autre encore : «Plus connu sous le nom de Johnny Von Neumann.» Il faut imaginer une voix claire et désincarnée, celle d’un ordinateur, MANIAC, considéré comme la première intelligence artificielle, qui raconterait l’histoire de John Von Neumann, inventeur de la théorie des jeux, contributeur déterminant des travaux sur la bombe atomique et créateur de l’ordinateur en question. Un robot qui nous raconterait l’histoire de son père. C’est l’une des belles idées – pas tout à fait aboutie, ni complètement abandonnée – à l’origine de Maniac, le nouveau roman de Benjamín Labatut, somme de récits retraçant les parcours de mathématiciens et physiciens que leurs travaux ont menés au bout de la raison, aux portes de l’anéantissement – le leur, et le nôtre avec eux. «La recherche de la vérité est un voyage de fou : tu fais face à tes démons, à ton ombre, au chaos, à l’incertitude», confiait l’écrivain au magazine Society, lors de la sortie de Lumières aveugles, déjà des histoires de savants fous questionnant les tensions entre deux états : être un génie et perdr
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