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Exposition
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Une superbe exposition parisienne retrace les mutations radicales de la capitale dans les années 1920 à travers une collection de gravures empreintes d’une certaine mélancolie.
Toute l’expo est passionnante, mais une poignée d’estampes mérite à elle seule le déplacement. Elles sont signées Hasui Kawase (1883-1957) et datent d’un point de bascule dans l’histoire du Japon moderne : les années 1919-1920, pendant l’ère Taisho, aussi connue comme «la démocratie de Taisho», celle du premier gouvernement issu de la majorité parlementaire et de l’adoption du suffrage universel (sans les femmes, restons sérieux). Tokyo n’a pas encore enduré le grand tremblement de terre du Kanto de janvier 1923, qui ravagera des centaines de milliers d’habitations et conduira à un plan de rénovation d’ampleur, habillant la ville d’acier et de béton. Mais le développement de la classe moyenne et la croissance de l’économie (la production du pays a presque doublé entre 1914 et 1919), le rayonnement du Japon devenu grande puissance mondiale, l’ouverture à la culture occidentale ont déjà transformé sa capitale, dont la population a explosé entre 1900 et 1920.
Un enchantement visuel
Les estampes de Hasui Kawase s’inscrivent dans cette transition, mêlant la technique traditionnelle de gravure sur bois à une préoccupation moderne pour la vie quotidienne saisie sur le motif, avec des esquisses qu’il composait en se promenant dans la ville et retravaillait ensuite. Ici, il croque une carriole arrêtée devant un magasin de bambous dont les grandes brassées vertes
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