:quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/2RLPXJVHEFHIRD5INA6WB5ADTA.jpg)
Reportage
Article réservé aux abonnés
Les prisonniers malgaches souffrent de grave malnutrition et d’insuffisances, jusqu’à en mourir parfois. «Libération» a pu visiter la maison centrale de Moramanga à l’est de l’île, qui compte 680 prisonniers et du manioc comme seul repas.
Du manioc, du manioc, encore et seulement du manioc. Ni légumes, ni fruits, encore moins de la viande ou du poisson. La grande majorité des 680 détenus de la maison centrale de Moramanga, à trois heures à l’est de la capitale, ne se nourrissent que de ce tubercule. Ou presque : les deux plats quotidiens, servis à 11h30 et 16 heures, sont parfois remplacés par du maïs, également bouilli, ou des haricots secs. Un régime qui provoque de graves cas de malnutrition.
Fanja Randriarimanga, cheffe du service de médecine générale à l’hôpital de Moramanga, reçoit souvent des détenus «dans un état critique», ne pesant plus que 40 kilos. «La malnutrition diminue les défenses immunitaires, rappelle la praticienne. Ils souffrent d’insuffisances respiratoires ou rénales et de tuberculose.» Elle dit constater entre quatre et cinq cas par mois. Pourtant, ce vendredi la pièce sombre qui sert d’infirmerie est vide, comme si tout allait bien. Les détenus au crâne rasé sont accroupis dans la minuscule cour intérieure, serrés les uns contre les autres, écoutant avec crainte les consignes d’un gardien.
A lire aussi
Le pasteur Rakotoarivelo Rivoniaina Rado, aumônier de la prison, se rend souvent dans le bâtiment aux peintures salies et passées. Il se souvient d’un «prisonnier mort de faim» il y a quelques semaines. Ce genre de décès n’est pas rare dans le pays. L’administration pénitentiaire nationale en a reconnu six autres entre août et septembre, à la prison de Mananjary, dan
Leave a Comment