Rixe mortelle devant un lycée parisien : des menaces réciproques sur les réseaux sociaux avaient visé la victime et l’auteur présumé

Après un adolescent jeudi, un deuxième mineur a été mis en examen, dimanche 22 décembre, pour assassinat puis écroué dans l’enquête sur la mort, le 17 décembre, d’un lycéen de 16 ans lors d’une rixe à Paris. Lundi, le parquet a indiqué que le conflit entre les bandes rivales avait débuté sur les réseaux sociaux.

Sami E., un jeune homme, né en 2008, a été mis en examen et écroué, dimanche 22 décembre, pour assassinat. Il est soupçonné, selon Le Parisien qui a révélé l’information, d’avoir été le porteur du couteau lors d’une rixe mortelle devant le lycée Rodin, mardi 17 décembre. Cinq autres adolescents, tous nés en 2008 ou 2009, ont aussi été mis en examen, dimanche 22 décembre.

Ils sont soupçonnés de participation à un groupement en vue de commettre des violences et placés sous contrôle judiciaire, a confirmé une source judiciaire. L’un d’entre eux, âgé de moins de 16 ans, a, lui, été placé sous mesure éducative judiciaire provisoire. D’après le quotidien, ils seraient proches de la victime, Abass D., âgé de 16 ans. L’un d’eux, âgé de 16 ans, est également poursuivi pour violences avec arme n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail, a précisé la même source.

Tous connus de la justice sauf l’un des mis en cause

Un autre adolescent de 16 ans, Stéphane S., scolarisé au lycée Rodin, avait déjà été mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire, jeudi 19 décembre. D’après les précédentes explications du parquet, «la victime et lui, avec d’autres jeunes restant à identifier, entretenaient manifestement une relation d’animosité émaillée de recours à la violence en différents endroits de Paris». Cet affrontement découlait de la rivalité entre les bandes des quartiers Amiral Mouchez, auquel appartenaient la victime et probablement les cinq autres mis en examen, et Glacière, dont est proche l’adolescent suspecté de l’avoir poignardé. Deux quartiers situés dans le XIIIe arrondissement.

«Des échanges sur les réseaux sociaux dans les jours précédents les faits, avaient comporté des menaces à l’encontre de la victime décédée, et inversement, de la part de celle-ci et de ses amis, à l’encontre de Stéphane S., menacé d’être attendu au pied de chez lui», a indiqué le parquet. Tous les mis en cause étaient connus de la justice pour des violences, sauf Sami E., le deuxième jeune incarcéré.

Des rixes «récurrentes» dans le XIIIe arrondissement

Mardi 17 décembre au matin, avant le début des cours, une rixe avait éclaté à proximité du collège-lycée Rodin. A l’issue de celle-ci, un mineur s’était retrouvé arrêt cardio-respiratoire et présentait des blessures à la tête. Il avait été pris en charge par les secours avant de décéder à l’hôpital. Habitant d’Ivry (Val-de-Marne), département limitrophe du XIIIe arrondissement, la victime était scolarisée dans un lycée professionnel à Alfortville. Il avait déjà été blessé par arme blanche, le 10 décembre, à proximité du lycée René Cassin (XVIe arrondissement), des faits qui font l’objet d’une enquête, avait indiqué le parquet.

D’après la même source, la mort de l’adolescent «s’inscrit dans la continuité d’un phénomène de rixes entre jeunes récurrentes sur le secteur du XIIIe arrondissement, où huit affrontements ont été constatés depuis le mois de mai 2024». Entre 2022 et 2023, les phénomènes de bandes ont progressé de 10 % dans l’agglomération parisienne, atteignant 413 faits commis contre 375, selon les éléments communiqués par la préfecture de police. Des rixes qui ont donné lieu à quatre décès en 2023, contre trois en 2022. Le nombre de blessés a, lui, augmenté de 26 % et l’utilisation d’une arme de toute nature a progressé de 22,5 % entre 2022 et 2023.

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