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En poste /hors poste
Le macroniste a réussi, en trois mois, à susciter un important mouvement de grève des agents publics, et à s’illustrer par un tweet complaisant pour Elon Musk.
Trois mois, ça passe vite. Il n’a pourtant pas fallu plus de temps à Guillaume Kasbarian, éphémère ministre de la Fonction publique, pour lever un important mouvement social, le 5 décembre, chez les agents publics (à l’appel de sept syndicats sur les huit principaux) qu’il était censé représenter. Certes, ce n’était pas tant sa personne qui était contestée que plusieurs mesures du budget 2025 concocté par le gouvernement de Michel Barnier : près de 4 000 suppressions de postes chez les enseignants, et, concernant les arrêts maladie, deux jours de carence supplémentaires doublés d’une moindre indemnisation, réduite à 90 % du traitement. Les économies envisagées se chiffrant à plus de 1,2 milliard d’euros.
Des comparaisons trompeuses entre public et privé
Mais ce macroniste de la première heure, libéral revendiqué arrivé en promettant de «simplifier à tous les étages», n’aura pas aidé à rendre les mesures plus digestes, sur fond d’année blanche pour les salaires, en les justifiant par des comparaisons trompeuses entre l’«absentéisme» dans le public et dans le privé, sans tenir compte des spécificités socio-démographiques des deux secteurs, ni de la diversité des métiers exercés par les 5,6 millions d’agents publics. Et le fait d’avoir renoncé à la suppression des trois catégories administratives, ce que son prédécesseur Stanislas Guerini avait un temps évoqué, ne pouvait en soi être considéré comme un progrès.
L’ancien consultant du cabinet Monitor Deloitte a au contraire aggravé son cas, le 13 novembre, en se précipitant pour poster sur X un message de félicitations complaisant à destination du milliardaire d’extrême droite Elon Musk, soutien de Donald Trump, lorsque le premier a été chargé par le second de «démanteler la bureaucratie gouvernementale» américaine. «Je suis impatient de partager de meilleures pratiques pour s’occuper de la bureaucratie excessive, diminuer la paperasserie et repenser les organisations publiques au bénéfice de l’efficience des agents publics», écrivait-il alors. Remplacé par Laurent Marcangeli (Horizons), il n’en aura pas l’occasion.
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