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Présidence
L’actuel président de la Fédération française de rugby (FFR) a été reconduit à son poste ce samedi 19 octobre face à son rival Didier Codorniou, après un été émaillé de plusieurs affaires judiciaires.
Au terme d’une campagne houleuse et après un été marqué des drames et des affaires judiciaires, Florian Grill a été largement réélu samedi à son poste de président de la Fédération française de rugby (FFR), avec comme mission de redresser une instance qui tangue. Cette victoire, aux airs de plébiscite pour Grill, avec 67,22 % des voix et près de 85 % de participation des quelque 1 900 clubs français, vient conforter sa position fragilement acquise dans une situation de crise en juin 2023, afin de terminer le mandat de Bernard Laporte.
A présent en poste jusqu’à l’automne 2028, Grill a finalement survécu sans encombre aux critiques parfois virulentes de son opposant, l’ancien international Didier Codorniou, qui avait notamment dénoncé son «esprit de boutiquier» en l’accusant de noircir le tableau à propos de l’état des finances de la FFR.
Un été noir pour le rugby français
Le score sans appel de ce vote électronique, débuté vendredi et achevé samedi, a mis fin à ce duel tendu entre le sortant et le «Petit prince» aux 32 sélections, marqué par plusieurs drames et affaires judiciaires. L’inculpation pour viol aggravé de deux joueurs du XV de France, Oscar Jegou et Hugo Auradou, la suspension de 34 semaines pour propos racistes de Melvyn Jaminet, ont pesé sur le climat de la campagne, tout comme la disparition en mer du jeune Medhi Narjissi en Afrique du Sud lors d’un stage avec l’équipe de France des U18.
Ces différents événements n’ont cependant pas renversé les pronostics, qui ont toujours fait de Grill le favori face au candidat surprise Codorniou, venu du monde politique et éloigné du rugby depuis des décennies et sa retraite sportive. «Ma première pensée va à Medhi Narjissi et sa famille», a d’ailleurs déclaré Florian Grill après la proclamation de sa victoire.
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«Redresser les comptes»
Contrairement à juin 2023, où l’élection s’était tenue sous la pression du calendrier avant le Mondial en France et quelques mois après l’éviction forcée du président Bernard Laporte, condamné en première instance pour corruption, Florian Grill dispose cette fois-ci d’un «mandat démocratique très clair», qu’il appelait de ses vœux, et d’une majorité au comité directeur. En attendant les élections des ligues régionales dans les prochains jours.
Le président réélu s’est fixé comme «premier chantier de redresser les comptes de la fédé», «sans plan social ni impôt sur les clubs». Après des années à enchaîner les déficits et avec les pertes de l’organisation du Mondial-2023 à éponger, la Fédération doit se serrer la ceinture et diminuer son train de vie.
De nombreux autres dossiers sont également urgents : stabilisés autour de 360 000, le nombre de licenciés n’est pas à la hauteur de la médiatisation du rugby, sport collectif phare mais qui peine à conserver ses jeunes, par manque d’encadrement ou crainte des dérives qui lui sont associés, la lutte contre les addictions et les violences. Le chantier du rugby féminin, en pleine expansion mais sans infrastructures suffisantes, est lui aussi une priorité, à moins d’un an du prochain mondial féminin en Angleterre (22 août – 27 septembre 2025).
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