Un scandale lié aux biens culturels africains spoliés évité de peu
Un scandale lié aux biens culturels africains spoliés à l’époque coloniale a été évité de peu à Drouot, vénérable hôtel des ventes parisien.
Le 20 décembre, lors d’une vente baptisée “Tribal Exception”, les autorités béninoises, appuyées par le ministère français de la culture, ont sollicité la maison de vente Millon pour qu’elle retire de son catalogue un sceptre royal mis aux enchères.
Un objet du patrimoine culturel béninois
Ce sceptre, symbole de l’autorité de Béhanzin, dernier roi du Dahomey (1890-1894), aurait été offert par le roi lui-même aux troupes coloniales lors de sa reddition en 1894.
La collectionneuse Marie-Cécile Zinsou dénonce une “falsification de l’histoire” et estime que cet objet fait partie des “nombreux objets d’arts pillés”.
Une future restitution
Le ministère français de la culture a poussé la maison de vente Millon à retirer le sceptre du catalogue.
Alain Godonou, chargé de mission aux patrimoines et aux musées de la présidence béninoise, indique qu’ils travaillent actuellement à un futur rapatriement du sceptre.
“Ce sceptre royal, qui représente l’âme du peuple béninois, doit à long terme pouvoir intégrer la collection nationale béninoise”, détaille Jean-Michel Abimbola, ministre béninois du tourisme, de la culture et des arts.
Une politique de restitution
Cette suspension s’inscrit dans une politique de restitution des biens culturels africains spoliés par la France lors de la colonisation.
En 2019, la France avait remis symboliquement au Sénégal le sabre d’Oumar Tall. En 2021, elle avait restitué au Bénin 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey.
Un projet de loi sur la restitution des biens culturels ayant fait l’objet d’appropriations illicites entre 1815 et 1972 devait être discuté à l’Assemblée nationale française au printemps 2024, mais a été reporté.
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