Porridge Radio, feux de détresse

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On y croit

Le cinquième album du groupe de Brighton emmené par Dana Margolin est un exutoire rageur à la mélancolie ambiante.

On pense souvent que le burn-out provoqué par les trépidations du business musical ne concerne que les grosses stars à la Billie Eilish. Mais non, même les calibres, on va dire, «moyens» peuvent souffrir d’un environnement mouvant où les vérités du jour ne sont certainement pas celles du lendemain. Et quand au mal-être professionnel s’ajoutent des ruptures amoureuses, il ne reste plus pour l’artiste que deux solutions : lâcher définitivement l’affaire pour aller cultiver ses tomates, ou se servir de ce marasme comme un terreau créatif. Dana Margolin, leader de ce quartet formé à Brighton, mais également peintre émérite, a choisi la seconde option. Matière thérapeutique, donc, pour ce cinquième album d’un groupe sur la piste depuis 2016, décrit parfois comme «sadcore». C’est vrai qu’on ne rit pas beaucoup tout au long du disque.

Dès l’ouverture brûlante Anybody et le chant comme aspiré par la détresse de Margolin, on sent que le propos n’est pas la galéjade, mais constitue plutôt le meilleur exutoire aux situations personnelles extrêmement tendues vécues par l’autrice. Parfaitement résumées par ce titre à rallonge : Clouds in the Sky They Will Always be There for me. Mais loin d’être une pleureuse, la guitariste chanteuse propulse avec rage des chansons électriques, au départ simples poèmes. Produites avec force et délicatesse par Dom Monks (Big Thief, Laura Marling), elles donnent l’impression d’avoir été enregistrées dans l’urgence d’un seul souffle, porté par la volonté palpable de Dana de mettre des mots et des musiques sur cette douloureuse crise identitaire. Mais, bien heureusement, débarque toujours un matin au réveil, au creux des reins, la joie de vivre. C’est le message transmis par le dernier titre Sick of The Blues, fameux folk-rock dégingandé éruptif où Margolin clame, on imagine, le sourire aux lèvres, «Sick of the blues, I’m in love». Evidemment on est très ravi pour elle. D’autant plus que le bonheur retrouvé semble l’inspirer autant que les tourments passés.

Porridge Radio Clouds in the Sky They Will Always be There for me (Secretly Canadians). En concert le 1er novembre à Vendôme (Rockomotives), le 2 à Lorient (L’Hydrophone), le 3 décembre à Bruxelles, le 5 à Paris (le Trabendo).

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Libération

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