Réforme des retraites : François Bayrou réunit syndicats et patronat à partir de 11 heures

Réforme des retraites : François Bayrou réunit syndicats et patronat à partir de 11 heures

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Nouveau test pour François Bayrou. Après avoir échappé à la motion de censure jeudi 16 janvier, le Premier ministre donne ce vendredi le coup d’envoi des négociations entre partenaires sociaux afin de trouver des points d’amélioration à la controversée réforme des retraites votée sous Elisabeth Borne. Les partenaires sociaux doivent se réunir au ministère du Travail dès 11 heures sous la présidence du Premier ministre. Une première victoire pour le centriste : plusieurs syndicats, deux ministres et ses propres services avaient estimé, au lendemain de la déclaration de politique générale, que les délais étaient trop courts pour entamer ces négociations dès la fin de la semaine.

La Cour des comptes en première ligne sur la question financière

La réunion confirmée, ce sont maintenant ses modalités qui interpellent. «Ça évolue au fil des heures et c’est assez déstabilisant», a affirmé jeudi matin sur France Inter le président du Medef Patrick Martin. «Tout ça n’est pas très bien organisé», cinglait auprès de l’AFP une source syndicale.

C’est pourtant la proposition phare du nouveau locataire de Matignon qui lui a permis d’échapper jeudi à la censure des socialistes : «Remettre ce sujet [des retraites]) en chantier avec les partenaires sociaux», assorti d’un retour au Parlement quoi qu’il en soit, avait annoncé François Bayrou entre mardi et jeudi, sans pour autant accéder à la première exigence du PS : «suspendre» la très controversée réforme des retraites en vigueur.

La première réunion vise à «fixer le cadre et la méthode» des travaux, signale Matignon, qui a estimé la durée des travaux à trois mois. Des travaux dont les débuts seront conditionnés par la restitution d’une mission «flash» confiée à la Cour des comptes sur le financement du système de retraites, qui doit elle-même durer «quelques semaines», selon le président de la juridiction Pierre Moscovici. Un calcul lui-même controversé, François Bayrou jugeant que le poids des retraites dans le déficit est bien plus lourd que celui calculé par le Conseil d’orientation des retraites, rattaché à Matignon. Le Béarnais espère pourtant «un constat» fondé sur «des chiffres indiscutables». La mission revêt d’autant plus d’importance qu’il s’est fixé une exigence : ne pas «dégrader l’équilibre financier» du système, a prévenu François Bayrou.

Les syndicats unis sur le refus des 64 ans… et c’est tout

Partant, le Modem n’a «aucun tabou», pas même le retour sur l’âge de départ de 64 ans, qui avait concentré les critiques en 2023. Ce qui ne manquera pas de créer des tensions entre le patronat, qui refuse de revenir dessus et souhaite la mise en place d’un régime par capitalisation, et les syndicats. Ces derniers, réunis en intersyndicale jeudi après-midi, ont rappelé «unanimement leur refus du report de l’âge de départ à 64 ans», selon Julie Ferrua, co-déléguée générale de Solidaires.

Mais le front uni pourrait bien s’effriter vite, alors que les partenaires sociaux ont la première fois la main sur le dossier d’une réforme adoptée par 49.3 malgré des dizaines de manifestations : «On a fait une intersyndicale parce qu’on a mené un combat contre la retraite à 64 ans, mais il n’y aura pas d’intersyndicale pour mener un projet», prophétise un leader syndical auprès de l’AFP. «Nous ne sommes pas du tout d’accord sur le fond.»

Libération

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