Retour des devoirs écrits à la maison en primaire : une mesure toujours inefficace et inégalitaire

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La question sensible des «devoirs écrits» à la maison ressurgit une fois de plus avec les projets de nouveaux programmes de mathématiques du cycle 3 (CM1 et CM2), censés entrer en vigueur à la rentrée 2025 avec des «résolutions d’exercices» hors de la classe.

Ce débat récurrent vient de loin : dès novembre 1912, un inspecteur d’académie de la Haute-Marne exigeait à travers une circulaire de «supprimer absolument les devoirs écrits dans la famille», invoquant notamment l’intérêt des élèves exposés à un surmenage et les conditions «défectueuses» de travail à la maison pour bon nombre d’entre eux.

Cette interdiction fut confirmée dans une circulaire de décembre 1956 indiquant «qu’aucun devoir écrit, soit obligatoire, soit facultatif, ne sera demandé aux élèves hors de la classe».

Des circulaires de 1971, 1986, 1990 allant dans le sens de cette interdiction seront abrogées le 6 septembre 1994 lors de la mise en place des études dirigées.

Poids de l’origine sociale

La dernière formulation explicite de l’interdiction des devoirs écrits à la maison pour les élèves du 1er degré est inscrite dans la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République en 2013.

Le projet des nouveaux programmes réinstaurant des devoirs écrits relance le débat à un moment où, comme le montrent toutes les études et enquêtes – voir notamment l’enquête PISA 2022 – les écarts entre les meilleures et les moins bons élèves se creusent considérablement et où le poids de l’origine sociale

Libération

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