Guerre en Ukraine : «L’incertitude face à ce que va faire Trump est préférable aux atermoiements de Biden»

Un souffle léger soulève les coins du drapeau ukrainien recouvrant le cercueil. Une odeur de cire chaude flotte dans l’air glacé. Comme ébloui par le soleil qui inonde Kyiv en ce début d’après-midi, Rouslan Ganouchak plisse les yeux depuis son portrait encadré de noir. Engagé dans la 92e brigade d’assaut, le chef opérateur devenu chauffeur d’une escouade de pilotes de drones a été tué, à 54 ans, dans la région de Koursk, la semaine dernière. Tandis que la petite foule de ses proches, collègues et frères d’armes venus faire ses adieux au héros se recueille à l’ombre de la colonne de l’Indépendance, dans son dos gonfle un autre rassemblement.

Des dizaines de femmes de tous âges – et quelques rares hommes – s’alignent sur les marches qui descendent vers l’avenue, à l’avant de la place, brandissant des portraits imprimés sur des drapeaux ukrainiens. C’est le rassemblement hebdomadaire des proches de combattants prisonniers ou portés disparus dans la guerre qui saigne l’Ukraine à blanc depuis bientôt trois ans. Varvara, 23 ans, n’a pas eu de nouvelles de son amoureux Alexandre depuis qu’il a participé à un assaut en octobre 2023 dans la région de Zaporijia. Originaire d’Odessa, elle a déménagé dans la capitale pour passer toutes ses journées, du matin au soir, à faire le pied de grue devant le Parlement. Le soir, elle termine en externe une formation de psychiatre et, les week-ends, suit une formation au combat militaire ouverte aux civils. «Je n’ai pas grand espoir que la guer

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