Origine, dangers, saisies… Tout savoir sur le «miel aphrodisiaque», qui alarme les autorités françaises

Origine, dangers, saisies… Tout savoir sur le «miel aphrodisiaque», qui alarme les autorités françaises

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Mieux vaut ne pas le laisser traîner sur la table du petit déjeuner. Vendu comme aphrodisiaque, du miel importé illégalement depuis l’étranger se déverse sur le marché hexagonal en quantité de plus en plus importante. Au point de nécessiter une alerte des douanes françaises lundi 20 janvier.

Les services douaniers affirment dans un communiqué avoir observé «une nette tendance à la hausse depuis plusieurs années» de la présence de ces dosettes dans l’Hexagone, qui contiennent du «miel mélangé à des médicaments». Ces produits sont «vendus sous le manteau, pour une consommation qui se veut “festive” mais qui est surtout dangereuse».

Le miel aphrodisiaque, c’est quoi ?

Ces miels, confitures ou encore gelées, sont présentés comme «des compléments alimentaires à finalité aphrodisiaque». Ces «shots» ou «sticks» de miel peuvent attirer certains consommateurs avec des promesses festives, de forme ou de santé. Plusieurs marques, désormais connues des services douaniers, peuvent être citées : Black Horse, Etu Max, Bio Max, Mesk Elyamen… Ces miels sont conditionnés dans des boîtes de plusieurs unités, se présentent sous forme de stick de quelques grammes (communément 15, 20 ou 30 grammes) et sont vendus à l’unité dans ces commerces pour quelques euros, expliquent les douanes.

Ces produits sont présentés comme contenant des ingrédients d’origine naturelle, comme des plantes. En réalité, des analyses menées la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et des douanes démontrent qu’ils contiennent des substances actives médicamenteuses non mentionnées sur les étiquetages.

Pour arriver en France, ces miels sont acheminés par voie maritime, «dans des conteneurs en grande quantité, ou bien par le biais du fret express, en plus petit volume, suite à achat sur internet», décrivent les douanes. Ils sont enfin vendus sur des sites internet et les réseaux sociaux, ou parfois aussi écoulés illégalement dans des «commerces de nuit».

Quels sont les dangers ?

Les autorités sanitaires mettent en garde contre ces miels qui exposent les consommateurs à des effets indésirables graves. En effet, ces produits contiennent souvent du sildénafil ou du tadalafil, les principes actifs des médicaments utilisés, notamment dans le Viagra, contre la dysfonction érectile, vendus uniquement sur ordonnance. Or, ces substances sont de puissants vasodilatateurs – qui dilatent les vaisseaux sanguins – et sont en particulier contre-indiquées chez les personnes souffrant de pathologies cardiaques.

Les acheteurs et consommateurs ignorent ou sous-estiment la dangerosité potentielle de ces produits, s’inquiètent également les douanes. «La quantité d’adultération [l’ajout de produits extérieurs dans le miel, ndlr] étant inconnue, et les doses consommées non recommandées, ni quantifiées, le consommateur prend des risques non négligeables en absorbant ce type de miel», écrivent-elles. D’autant qu’aucune mention de contre-indications et des effets indésirables n’apparaît sur les dosettes.

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Auprès de BFMTV, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) chiffre entre «15 et 20» le nombre de cas observés chaque année dans les centres antipoison. Sans prendre en compte donc le nombre de personnes souffrantes qui ne passent pas par ces structures. «Le problème perdure ou s’amplifie, avec encore des cas au début de ce mois de janvier. Leur nombre ne diminue pas malgré les recommandations des autorités», a déploré la docteur Sandra Sinno-Tellier, adjointe à la directrice des alertes et des vigilances sanitaires à l’Anses, auprès de la chaîne d’info en continu.

En 2021 déjà, les autorités sanitaires avaient répertorié de nombreux signalements d’effets indésirables graves consécutifs à la consommation de ces produits, ayant engendré des convulsions, des œdèmes cérébraux, ou des insuffisances rénales aiguës majeures.

Quel est le nombre des saisies ?

En 2019, c’étaient 18 cas d’importation illégale qui avaient été relevés, selon les douanes. En 2023, ce chiffre a été multiplié par plus de 7, pour atteindre 131 cas. L’année 2024 a marqué un «record absolu, tant en termes de constatations, qu’en termes de quantités saisies», affirment les douanes, sans toutefois fournir de chiffres précis.

L’affaire la plus importante a porté sur «treize tonnes de miel érectil saisies à Marseille en novembre. Les agents du bureau de douane du port de la ville ont saisi près de 860 000 sticks en provenance de Malaisie. L’analyse de plusieurs échantillons de cette marchandise déclarée comme «miel naturel» a révélé la présence du principe actif des médicaments prescrits en cas de troubles de l’érection.

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D’autres saisies douanières ont été réalisées sur l’ensemble du territoire : dans l’Est, en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes… Ainsi, en juin, le travail des douaniers de Lyon et de Clermont-Ferrand a permis la saisie de près de 25 000 doses (soit plus de 238 kg) de produits dits «miel érectile» dans un box de stockage.

Contrairement aux 31 000 tonnes de miel naturel dont les douanes ont pu contrôler l’importation légale en France en 2024, en provenance majoritairement d’Ukraine, de Belgique et d’Espagne, ces «miels adultérés» viennent de Malaisie, de Turquie, de Tunisie ou encore de Thaïlande.

Libération

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