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Avec les premières libérations liées à l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, effleurent les premiers témoignages d’otages sur leurs conditions de vie en détention. En retrouvant leur famille, dimanche 19 janvier, Romi Gonen, Doron Steinbrecher et Emily Demari ont pu commencer à évoquer des bribes de leur quotidien en captivité. Elles ont interdiction de le raconter en raison des consignes strictes des autorités israéliennes. Mais trois jours après leur libération, on en sait un tout petit peu plus sur les 471 jours qu’elles ont passé entre les mains du Hamas, en grande partie dans les souterrains de la bande de Gaza, privées de la lumière du jour. «Je ne pensais pas revenir, j’étais certaine que j’allais mourir à Gaza», aurait confié l’une d’entre elles, selon i24 News citant plusieurs médias israéliens.
«Peur bleue»
Informées de leur libération dimanche, quelques heures seulement avant de retrouver la liberté, toutes trois racontent la «peur bleue» qu’elles ont éprouvée au moment du transfert des otages entre le Hamas et la Croix-Rouge, «à cause des terroristes armés et de la foule gazaouie», a déclaré l’une d’elles, citée par la chaîne publique israélienne N12. Les images d’Al Jazeera, entre un véhicule du Hamas et un autre de la Croix-Rouge, montrent une situation chaotique, où les trois jeunes femmes sont encerclées d’hommes armés et survoltés. Jugées «dans un état stable» après un premier examen à l’hôpital dimanche, elles ont pu confier quelques détails sur leur captivité.
Libérations
D’après i24 News, qui s’appuie sur la chaîne Kan 11, et The Times of Israel citant N12, les trois jeunes femmes ont été déplacées à plusieurs reprises dans l’enclave palestinienne, entre un appartement situé à Gaza ville et les souterrains du Hamas, sous surveillance constante. Elles ont affirmé avoir servi, avec d’autres otages et à plusieurs reprises, de boucliers humains lors de leurs transferts vers des zones humanitaires, secteurs en théorie non bombardés par Israël servant de refuge aux civils. Durant ces nombreux mois, elles disent également avoir appris l’arabe.
Blessure à la jambe
D’après ces sources, Emily Demari, 28 ans, et Romi Gonen, 24 ans, ont partagé ensemble une grande partie de leur captivité. Déjà amputée de deux doigts lors de son enlèvement au kibboutz Kfar Aza le 7 Octobre, Emily souffrait d’une blessure à la jambe. Romi, formée au secourisme, l’aurait soignée tout au long de leur détention malgré sa propre blessure par balle à la jambe, provoquée par les hommes du Hamas lors de l’attaque du festival Nova.
Vu de Tel Aviv
Les trois jeunes femmes auraient également rapporté aux médias israéliens qu’elles avaient accès, de temps à autre, à la télévision ou à la radio. Elles ont pu ainsi suivre la mobilisation de leurs proches, qui se sont battus pour obtenir leur libération, notamment lors de nombreuses manifestations en Israël. «Nous avons vu votre combat, nous avons entendu nos familles se battre», auraient-elles déclaré. Elles ont pu mesurer via les médias l’ampleur des massacres du 7 Octobre : «Nous avons compris que nos familles avaient survécu mais nous avons découvert que nous avions perdu beaucoup d’amis.»
«Vous m’avez émue»
Depuis dimanche, Romi Gonen est la seule à s’être exprimée publiquement, sur Instagram, mardi 21 janvier. Aux côtés d’une photo d’elle et de sa mère, elle a écrit : «Il y a une vie après la mort. Je voulais m’arrêter un instant pour dire merci au peuple d’Israël, à ma famille et à mes amis. Les prières et la force que vous nous avez envoyées nous ont accompagnés tout au long de ce moment et nous ont aidés à croire que ce cauchemar finirait par prendre fin. Vous m’avez émue à des niveaux que le cœur ne peut contenir, et il me faudra du temps pour exprimer pleinement ma gratitude envers vous tous.»
En tout, 30 autres otages doivent être libérées dans le cadre de cette première phase du cessez-le-feu, en échange d’environ 1 900 Palestiniens détenus par Israël. Quatre femmes israéliennes devraient être libérées samedi. Au cours des quatre semaines suivantes, au moins trois otages seront libérés chaque samedi, et un dernier groupe de 14 otages devrait être libéré au 42e jour du cessez-le-feu.
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