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On en a assez des requins et autres crocodiles aux dents longues, le dauphin est un sujet bien plus passionnant et surtout essentiel car sa survie même est en cause, un grand nombre d’entre eux étant de plus en plus souvent capturés accidentellement par les pêcheurs. D’où l’entrée en vigueur, cette semaine dans le golfe de Gascogne et pour la deuxième année consécutive, d’une interdiction de pêcher valable un mois. Cette mesure, qui a permis l’an dernier de diviser par quatre les captures accidentelles de cétacés, fait bien sûr des mécontents chez les pêcheurs, même s’ils sont indemnisés par le gouvernement à hauteur de 80 % de leur chiffre d’affaires. Mais elle pourrait leur être extrêmement profitable à terme. Car le dauphin est un «indicateur de la santé de l’océan» comme nous l’explique le biologiste et cétologue Jean-Luc Jung. Ils participent d’un équilibre fragile des écosystèmes marins : s’ils disparaissent, tout s’appauvrit, et les pêcheurs en seront les premières victimes.
A l’heure où la nature est attaquée de toutes parts et où les jeunes générations redoutent de vivre à terme sur une planète qui, sous la pression des activités humaines, aura perdu une bonne partie des espèces animales et végétales actuelles, il est plutôt rassurant de savoir que, quand on veut, on peut. En d’autres termes, si les bonnes mesures sont prises à temps, une tendance à la baisse peut se redresser. Certes, c’est plus facile à dire pour les dauphins. Ces animaux bénéficient d’un tel capital de sympathie chez les humains qu’il y a peu de risques de les voir disparaître. Mais la même menace pèse sur toutes ces espèces que l’on ne connaît ou que l’on ne voit pas forcément et qui participent elles aussi de l’équilibre des écosystèmes. Et il va falloir être d’autant plus vigilant maintenant que la première puissance mondiale est présidée par un homme pour qui le mot «écosystème» évoque davantage Wall Street que les fonds marins.
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