Après les inondations, les agriculteurs sinistrés font le bilan : «On se demande comment on va rebondir»

Dans le Sud lyonnais, les crues dévastatrices de jeudi 17 octobre ont touché durement les agriculteurs, qui déplorent, pour certains, des dizaines de milliers d’euros de dégâts. Ils réclament la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, pour faciliter leur indemnisation.

Quand il décroche son téléphone ce dimanche 20 octobre à la mi-journée, Pierre Charmy vient tout juste de rentrer chez lui après quatre jours à se lever aux aurores. «On a passé notre temps à rétablir les voies d’accès, à aider la population à sortir leur mobilier : la base, c’est de sauver tout le monde.» L’agriculteur vit à Saint-Romain-en-Gier (Rhône), commune d’environ 600 personnes au sud de Lyon, submergée par la crue soudaine du Gier, rivière qui coule entre le Rhône et la Loire. Les digues ont sauté et l’eau s’est déversée dans la plaine, entraînant tout ce qu’elle pouvait charrier. Ses vignes ont été épargnées. Son troupeau était hors d’eau. Mais le reste de ses terres agricoles, où il fait pousser des céréales pour nourrir ses ovins, ont été recouvertes. Aujourd’hui, trois jours après la crue, elles sont ensevelies sous deux à trois mètres de gravats sur plusieurs hectares. «Je ne sais pas si on va pouvoir récupérer le terrain un jour, si on pourra remettre la parcelle en état, souffle-t-il. J’ai connu les crues de 2003 et 2008, celle-ci est supérieure.»

Jeudi 17 octobre, des pluies torrentielles se s