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Il y avait célébré sa victoire à l’élection présidentielle en 2017. Emmanuel Macron sera de retour au Louvre mardi 28 janvier, pour une prise de parole moins glorieuse cette fois-ci, annonce ce vendredi 24 janvier l’Elysée, confirmant une information de RTL. Après l’alerte lancée par la directrice du musée, Laurence de Cars, au ministère de la Culture le 13 janvier, le président de la République suit de près la situation. L’emblématique site culturel parisien serait dans une situation critique, au point de «mettre danger la conservation des œuvres». Selon nos confrères, il promet pour le Louvre un «grand chantier présidentiel». «Le Louvre est un symbole de la France, c’est une fierté française. Ce serait une faute de rester sourd et aveugle face aux risques qui pèsent aujourd’hui sur le musée», explique l’entourage du chef de l’Etat.
Selon RTL, Emmanuel Macron s’est déjà rendu sur place pour constater l’état de délabrement du Louvre. Jeudi, l’Élysée indiquait que le président avait «échangé à plusieurs reprises avec la ministre et la direction du musée».
Infiltrations d’eau, problèmes de température pour la conservation des œuvres… Dans sa note révélée par le Parisien, Laurence des Cars, avait déploré «la multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés», «l’obsolescence [des] équipements techniques», ainsi que «d’inquiétantes variations de températures mettant en danger l’état de conservation des œuvres». «C’est mon devoir d’alerter en tant que présidente sur ces questions et je l’ai déjà fait à de nombreuses reprises», avait-elle livré à quelques journalistes jeudi, en marge de la présentation d’une nouvelle exposition.
Des murs imprégnés de moisissure
Si la salle qui abrite La Joconde, admirée chaque jour par environ 20 000 visiteurs, n’est pas touchée par les avaries, ce n’est pas le cas d’autres parties du bâtiment dans l’aile Sully (côté Est), a confirmé à l’AFP une source proche du dossier. Ce vaste espace, qui se déploie sur quatre niveaux, abrite notamment des chefs-d’œuvre de Chardin et Watteau. En novembre 2023, une exposition de dessins de Claude Gillot avait dû être fermée et déplacée au bout de quelques jours en raison d’une inondation dans la salle de l’Horloge, selon le musée. D’autres fermetures temporaires de salles sont passées plus inaperçues. Sur des photos que Libération a pu consulter, on voit des pièces inondées et des murs imprégnés de moisissure, au sein de salles de l’aile des antiquités égyptiennes, du Louvre médiéval et de celles consacrées aux peintures françaises.
Dans sa note, Laurence des Cars évoque aussi la pyramide de verre, inaugurée en 1988 et «structurellement dépassée» dans un édifice conçu pour accueillir quatre millions de visiteurs par an mais qui en a accueilli près de neuf millions en 2024 (dont près de 80 % de touristes étrangers) et dix millions avant la crise du Covid. Le musée est «loin d’être à la hauteur de son rayonnement universel», a déploré auprès de l’AFP Christian Galani, membre du bureau national du syndicat CGT Culture, dont il est un représentant au Louvre. Un manque d’espaces de détente et de restauration, ainsi que des sanitaires en deçà des standards internationaux, ont également été relevés.
Au moins «100 millions d’euros d’investissements seraient nécessaires, notamment pour des travaux de restauration prioritaires, dont seulement 26 millions sont assurés en 2024, le reste devant s’étaler jusqu’en 2032, faute de budget», a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Mise à jour : vendredi 24 janvier à 13 h 30, ajout de contexte
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