Depuis plusieurs jours, le gouvernement tentait de rassurer sur le devenir des sites français d’Opella, qui commercialise le Doliprane. Le ministre de l’Economie et des Finances, Antoine Armand, a finalement levé le suspense ce dimanche sur son compte X.
L’Etat, via Bpifrance va entrer au capital d’Opella, la filiale qui fait l’objet de discussions pour être cédé à un fonds d’investissement américain. Objectif : veiller au respect des exigences de l’Etat sur « l’emploi, la production et l’investissement ».
Alors que Sanofi est en train de finaliser les discussions avec le fonds d’investissement américain CD & R afin de lui céder 50 % d’Opella, le laboratoire va donc devoir revoir sa copie.
Bpifrance à la manœuvre
Plus tôt ce dimanche, le ministre chargé du Budget et des comptes publics, Laurent Saint-Martin, s’était prononcé pour l’entrée d’un opérateur public comme la banque publique d’investissement Bpifrance au capital d’Opella
« Il est bien qu’un opérateur public, comme Bpifrance par exemple, puisse entrer au capital. Je crois que c’est une bonne option parce que cela permet d’être au conseil d’administration, d’être dans la gouvernance pour assurer le maintien des conditions » réclamées par le gouvernement dans ce dossier, a déclaré le ministre sur France Inter.
Interrogé sur le rôle de Bpifrance dans ce dossier, le directeur général de la banque publique d’investissement, Nicolas Dufourcq s’est dit de son côté « d’accord pour aller avec le vainqueur de l’enchère », dans une interview dans La Tribune dimanche.
Il a souligné la légitimité de Bpifrance à devenir coactionnaire, rappelant les investissements de la banque publique dans la santé et surtout dans le chimiste Seqens (qui fait construire une usine de paracétamol, le principe actif du Doliprane, en Isère), et met en avant ses ambitions dans le secteur avec 10 milliards d’euros d’investissements à déployer dans la santé « dans les années à venir ».
« Immensément stratégique »
Ces conditions comprennent « le maintien de l’emploi » sur les sites français d’Opella à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise), au siège et au niveau des centres de recherche et développement, a rappelé Laurent Saint-Martin, faisant valoir aussi l’outil de contrôle des investissements étrangers en France (IEF) mis à disposition de l’Etat.
« Le sujet du Doliprane est immensément stratégique dans un enjeu de souveraineté » sanitaire. « Nous avons besoin de maintenir la production chez nous et les chaînes d’approvisionnement”, a-t-il souligné.
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