Aux assises du Maine-et-Loire : une fille, son père incestueux et le long chemin vers l’aveu

Paul Nourry a disparu. Depuis quatre jours, son ami Gérard s’inquiète. Lorsqu’il est passé une première fois dans sa longère pour lui déposer du boudin et des rillettes, il n’a trouvé personne. Le lendemain, les vivres posés sur la table n’avaient pas bougé. Alors le 4 décembre 2021, la maire de Chavaignes, un village de 100 habitants du Maine-et-Loire, prévient les gendarmes. Elle leur décrit le propriétaire : un vieil homme de 75 ans «gentil, serviable et rigolo», qui a emménagé en 2005 après son divorce. Ancien conseiller municipal, Paul Nourry s’était occupé des espaces verts et de la salle des fêtes. Il avait même failli devenir maire. Les enquêteurs font le tour de la bâtisse. Par la fenêtre, ils distinguent une lampe allumée et un capharnaüm d’objets dans la pièce principale aux murs recouverts de moisissure et de suie. Ils explorent les dépendances délabrées, s’approchent d’un puits en pierres. Tout au fond, au milieu de sacs bleus, surgit une jambe. Paul Nourry a disparu mais, quand elle arrive avec son ordinateur sous le bras pour le recharger – car elle n’a pas d’électricité chez elle –, sa fille Michèle n’est pas soucieuse. Une gendarme lui annonce qu’il est mort. Elle ne répond rien.

Selon le légiste, le septuagénaire a été frappé à la tête et a subi des lésions au cou mais ce n’est pas la cause du décès. Le cœur malade a lâché sous l’effet du stress : crise cardiaque. Son agresseur s’est acharné en plantant, post mortem, un objet contondant en plei

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