En Seine-Saint-Denis, le nombre de narchomicides a triplé en 2024

En Seine-Saint-Denis, le nombre de narchomicides a triplé en 2024

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«Les trafics, en premier lieu de stupéfiants, l’économie souterraine et l’argent sale structurent le territoire, ruinent le pacte républicain et endeuillent le département». Trois fois plus d’homicides volontaires en lien avec le trafic de drogues ont été commis en Seine-Saint-Denis en 2024, en comparaison avec l’année précédente, selon le parquet de Bobigny, dont le procureur, Eric Mathais, a déploré ce vendredi 24 janvier une «violence avec usage décomplexé d’armes extrêmement dangereuses».

Dans ce département francilien, 15 personnes ont été victimes de narchomicides en 2024, a déclaré le procureur lors de l’audience solennelle de rentrée, en présence du nouveau ministre de la Justice (et ancien de l’Intérieur) Gérald Darmanin. En 2023, c’étaient 4 homicides volontaires liés au narcotrafic avaient été enregistrés en Seine-Saint-Denis, d’après le parquet. A titre de comparaison, selon un décompte indépendant du Parisien, 8 personnes sont mortes en 2022 sur fond de trafic de drogues dans le département.

A ce tableau, il faut également ajouter une hausse du nombre de tentatives d’homicides volontaires sur fond de narcotrafic : 73 cas en 2024, contre 56 en 2023.

Trois morts en un week-end

En 2024, trois de ces crimes ont été commis lors d’un seul week-end à Sevran. Située à une quinzaine de kilomètres au nord-est de Paris, la commune a été, début mai, le théâtre de deux fusillades qui ont fait trois morts et quatre blessés. En juillet, trois jeunes hommes ont été tués par arme à feu dans deux fusillades distinctes à Bobigny.

Cité par le procureur, un de ces faits divers avait marqué la juridiction. En mai, une grenade avait explosé en pleine rue à Aubervilliers, blessant grièvement un cycliste de passage. L’enquête, aboutissant à l’interpellation de deux jeunes majeurs et deux mineurs, a révélé que l’attaque avait été «commanditée par des narcotrafiquants» cherchant à «intimider les tenanciers d’un bar», a rappelé Eric Mathais.

Si la Seine-Saint-Denis reste le département le plus criminogène de France métropolitaine, le narcobanditisme fait surtout rage dans la région de Marseille, où la guerre des gangs pour le contrôle des points de deal a coûté la vie à 24 personnes en 2024, deux fois moins que le bain de sang de 2023.

Devant le Sénat, le Directeur général de la police nationale (DGPN) Louis Laugier avait relevé au niveau national une baisse du nombre de victimes de règlements de comptes au premier semestre 2024, avec 43 morts sur cette période, contre 72 sur la même période en 2023. «80 à 90 % de ces règlements de comptes sont liés aux trafics», avait-il précisé.

Libération

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