Leur petit museau et leurs longues moustaches séduisent de plus en plus. En 2023, le Fichier national d’identification des chiens, chats et furets (Icad) a recensé quelque 143 883 félins parisiens identifiés par leur propriétaire, soit une hausse considérable de 16% en dix années.
D’après la carte générée par l’organisme Apur et révélée par la mairie de Paris dans son journal de décembre à février, les animaux peupleraient bien plus certains arrondissements (le XVIIIe, le XXe ou le XVe) que d’autres (le IIe, le XVIe, le XVIIe). Après vérification, les pics de densité – colorés en marron sur la carte – correspondent plus ou moins à la différence d’habitants dans les arrondissements. Si on fait le calcul, il y avait, en 2023, 7 chats pour 100 habitants dans le VIIIe arrondissement et 7,3 pour le même ratio dans le XIe arrondissement, et cela malgré les différences de couleurs très prononcées.
Le XVIe préfère les chiens
Néanmoins, la carte révèle le certain désintérêt d’un arrondissement pour les chats : le XVIe ! Avec seulement 5,3 chats pour 100 personnes, quand la moyenne globale est de 6,8, les habitants du XVIe se situent tout en bas du classement. Ils préfèrent les chiens. Sur les 77 000 canidés de la capitale, 10 063 ont posé leurs croquettes dans ce coin bourgeois de Paris. Un sacré écart avec le XIXe arrondissements qui n’en recense que 4 704 malgré ses 20 000 habitants de plus. S’il n’y a pas de quartier préféré des chats qui se dessine clairement, celui des chiens semble tout trouvé.
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Toujours est-il que, même sans haut lieu attitré, les Simba, Nala, Minette – prénoms les plus donnés aux félins en 2023 à Paris – règnent en maître sur l’ensemble de la ville, à l’image de l’ensemble de la France. Ces mammifères sont, depuis le recensement national de l’année 2020, plus nombreux que les chiens ; et cette tendance est loin de s’inverser. En cinq ans, le nombre de chat a augmenté de 22% en France. D’autant plus que cette étude ne concerne que le nombre d’animaux identifiés par l’Icad – ce qui est une obligation légale depuis 2012 -, et que, toujours selon le fichier, moins d’un sur deux serait identifié par son propriétaire, quand le fichier national estime que seulement 5% des chiens ne le seraient pas.
Mais la surpopulation de chats n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour la biodiversité. D’après une étude publiée dans la revue scientifique Nature en 2023, ces carnivores participent au déclin de la biodiversité en mangent plus de 2 000 espèces à travers le monde, dont des centaines sont d’ores et déjà vulnérables ou menacées d’extinction.
Un urbanisme plus adapté aux félins
Avec leur lot d’immeubles, souvent sans jardin, le trafic routier, et les petits logements, les zones urbaines ne semblent pas être a priori le paradis pour les chats. Et pourtant. Pour le premier adjoint au maire du XXe en charge de la politique de la ville, Maxime Sauvage, «l’urbanisme et la topographie du XXe permettent la présence de chats». Selon l’élu, «il y a [dans le XXe] beaucoup de petites rues avec une faible circulation» ou carrément «des ruelles piétonnes» qui permettent aux propriétaires d’animaux d’être rassurés et parfois même de les laisser humer l’air frais.
Pour l’exemple, Maxime Sauvage cite l’histoire de Penny, le chat de Joséphine, que racontait le Parisien, en septembre 2024. Cette habitante du quartier Saint-Fargeau, dans le XXe, laisse son animal domestique bourlinguer d’appartement en appartement. Cette semi-liberté ne serait «pas possible près du périphérique où, on le voit sur la carte, il n’y a que très peu de chats», analyse Maxime Sauvage. «Ce nouvel urbanisme» qu’il confesse «d’abord [mis] en place pour les familles, bénéficie aussi aux chats».
Ce recensement a aussi révélé l’animal fétiche du XVIIe arrondissement : le furet. Sur les 64 furets de Paris, ce sont tout de même 12 qui se nichent dans les foyers de l’arrondissement de Batignolles-Monceau.
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