«J’ai senti un changement dans ma tête pendant qu’on marchait» : vers Compostelle, des adolescents cheminent pour s’extraire d’une vie de violences

«J’ai senti un changement dans ma tête pendant qu’on marchait» : vers Compostelle, des adolescents cheminent pour s’extraire d’une vie de violences

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Les derniers jours ont été boueux et humides. Pénibles au point que Fodé (son prénom a été modifié) a envisagé d’arrêter. Ce jeune Guinéen d’à peine 17 ans est arrivé mi-janvier au Pays basque, à Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques), au terme d’une marche de trois mois démarrée au Puy-en-Velay, capitale des chemins de Compostelle.

Fodé n’est pas tout à fait un pèlerin comme les autres. Il est un «enfant de l’ASE», comprendre l’Aide sociale à l’enfance, victime d’exploitation sexuelle lors de son arrivée forcée en France à l’âge de 12 ans, mineur étranger non accompagné pris en charge par le Département de la Seine-Saint-Denis. «Son» Compostelle, initié et encadré par l’association Seuil, est une parenthèse dans une vie de violences.

Six heures de marche par jour

«Au tout début, je ne voulais pas m’arrêter, je voulais juste m

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