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Il vous regarde de ses yeux bleus perçants et, telle une mise en garde, lance : «Le monde est si stupide… On aurait mieux fait de ne pas descendre de l’arbre il y a des milliers d’années.» A 95 ans, Bernard Offen garde un esprit vif, une mémoire intacte. Et l’énergie pour témoigner jusqu’au dernier souffle, afin de rappeler que la plus haute forme de barbarie humaine a été rendue possible. Bernard Offen sera de la cinquantaine de rescapés qui prendront part, ce lundi 27 janvier, aux commémorations de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau, il y a quatre-vingts ans. Alors que les derniers témoins s’éteignent, se pose cette question cruciale : comment préserver la mémoire de la Shoah, après eux ?
Pour la première fois depuis 1945, à la suite de l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël, Bernard Offen dit se sentir «menacé en tant que Juif», voyant la montée en force, partout, d’un antisémitisme à dimension «antihumaine».D’un ton grave, pesant chaque mot, il évoque ses tourments, de la menace nucléaire à l’impérialisme du Kremlin : «J’ai le sentiment que nous sommes au seuil d’une chambre à gaz planétaire… Qui sait ce que peut balancer sur l’Ukraine ce Poutine ?»
Attablé dans la petite cuisine illuminée par un soleil d’après-midi, il reçoit, en ce jour de janvier, dans son appartement du quartier de Kazimierz, berceau du renouveau de la vie juive de Cracovie. Marcher dans les rues de cette ville du sud de la Pologne, «c’est un peu comme marcher parm
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