Face à la percée de l’IA chinoise DeepSeek, la tech américaine et Wall Street dévissent

Face à la percée de l’IA chinoise DeepSeek, la tech américaine et Wall Street dévissent

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Les géants américains de la tech frissonnent, Wall Street tremble. La Bourse de New York a ouvert en forte baisse ce lundi 27 janvier : l’indice Nasdaq a chuté de 2,63 %, l’indice élargi S & P 500 reculé de 1,59 %, et le Dow Jones de 0,27 %. En cause, les craintes des investisseurs face à la percée de la start-up chinoise DeepSeek, qui a dévoilé la semaine dernière un modèle d’intelligence artificielle (IA) à moindre coût.

Les premières informations laisseraient penser que le robot conversationnel – ou «chabot» – chinois pourrait être capable de concurrencer l’américain OpenAI, mastodonte américain créateur de ChatGPT, tout en fonctionnant sur des puces à capacité réduite. De quoi prendre de court la place américaine et laisse planer le spectre d’une remise en cause de la domination des groupes américains du secteur.

Ainsi, Nvidia, géant américain des semi-conducteurs et première capitalisation mondiale, a vu son titre sombrer de plus de 13 % dans les premiers échanges après l’ouverture de Wall Street, avec plus de 400 milliards de dollars de capitalisation envolés. Plus largement, une grande partie du secteur des semi-conducteurs a été plombée par ces informations, comme AMD qui lâchait 4,44 %.

D’autres géants de la tech, qui ont réalisé d’immenses investissements pour faire leur place dans le secteur de l’IA, étaient aussi en berne ce lundi. A l’image de Meta (Facebook et d’Instagram) qui perdait 2,03 %, Alphabet (Google) lâchait pour sa part 2,75 %. Amazon reculait aussi (-2,34 %) ainsi que Microsoft (-3,84 %).

Nombre d’analystes pensaient que l’avantage des Etats-Unis en matière de production de puces hautes performances, ainsi que leur capacité à limiter l’accès de la Chine à cette technologie, garantirait leur domination en matière d’IA. Pourtant, DeepSeek a déclaré n’avoir dépensé que 5,6 millions de dollars pour développer son modèle, une somme dérisoire comparée aux milliards investis par les géants américains. «Les investisseurs sont déconcertés par cette nouvelle tournure des événements et par [la crainte] que les entreprises américaines spécialisées dans l’IA deviennent moins influentes», a observé auprès de l’AFP Sam Stovall, membre du CFRA, un centre de recherche américain pour les professionnels de la finance.

DeepSeek préfère «parler d’autre chose» que de Xi Jinping

DeepSeek, qui est en tête des téléchargements sur l’App Store depuis quelques jours, a dit ce lundi subir une cyberattaque «malveillante à grande échelle». Et affirme qu’elle doit en conséquence limiter temporairement les inscriptions d’utilisateurs – elle a toutefois précisé que les personnes ayant déjà un compte pourront se connecter comme d’habitude.

L’appli chinoise surprend les analystes par sa capacité à égaler les performances de ses principaux concurrents américains. Ce programme a été conçu par une start-up basée à Hangzhou, dans l’est de la Chine, une ville connue pour sa forte concentration d’entreprises technologiques.

Disponible en application ou sur ordinateur, DeepSeek offre de nombreuses fonctionnalités similaires à celles de ses concurrents occidentaux. Pèle mêle : écrire des paroles de chanson, répondre à des questions de culture générale ou encore proposer une recette adaptée au contenu de son réfrigérateur. DeepSeek peut communiquer dans plusieurs langues, mais a précisé qu’il maîtrisait surtout l’anglais et le chinois.

Toutefois, il partage les limites de nombreux agents conversationnels chinois. A savoir : lorsqu’il est interrogé sur des sujets sensibles, comme par exemple le président Xi Jinping, il préfère éviter le sujet et propose de «parler d’autre chose».

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Malgré cela, ses performances, qu’il s’agisse de rédiger du code complexe ou de résoudre des problèmes mathématiques difficiles, ont surpris les experts. «Ce que nous avons constaté, c’est que DeepSeek […] est soit le meilleur, soit au niveau des meilleurs modèles américains», a fait savoir Alexandr Wang, PDG de l’entreprise américaine Scale AI, à la télévision CNBC.

Comme ses concurrents occidentaux, tels que ChatGPT, Llama ou Claude, DeepSeek s’appuie sur un grand modèle de langage (LLM), formé à partir d’immenses quantités de textes, pour maîtriser les subtilités du langage naturel. Selon un article détaillant son développement, le modèle de DeepSeek n’a été entraîné qu’avec une fraction des puces utilisées par ses concurrents occidentaux. Mais contrairement à ces rivaux, DeepSeek est en code source ouvert, dit «open source». Cela signifie que le code de l’application est accessible à tous, permettant de comprendre son fonctionnement et de le modifier.

La Chine ambitionne de devenir leader de l’intelligence artificielle d’ici 2030, avec des investissements prévus de plusieurs dizaines de milliards d’euros dans ce domaine au cours des prochaines années.

Mis à jour à 18 h 35 avec

Libération

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