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Les pesticides pourront-ils être épandus par drone pour traiter certaines cultures contre des maladies ? Les députés ont en tout cas adopté, ce lundi 27 janvier en première lecture, une proposition de loi du camp macroniste visant à permettre cette pratique. Alors que la réglementation actuelle interdit toute pulvérisation de produits chimiques par voie aérienne, selon le rapporteur du texte Jean-Luc Fugit (Ensemble pour la République, EPR), celui-ci autorise l’épandage par drone de certaines de ces substances sur des parcelles agricoles (bananeraies et certaines vignes) présentant une pente supérieure à 20 %.
Les députés avaient commencé à se saisir de cette proposition de loi en séance le 2 décembre mais, manquant de temps, ils n’avaient pas pu aller jusqu’au vote. La censure du gouvernement Barnier, puis la nomination d’un nouveau gouvernement, n’ont pas enterré le texte, puisque le nouvel exécutif a choisi de le réinscrire à l’ordre du jour de l’hémicycle.
Soutien du gouvernement
Soutenu par le gouvernement qui y voit une «loi de progrès» et adopté avec les voix du centre, de la droite et de l’extrême droite, le texte est fustigé par la gauche qui alerte sur un nouveau «sabordage» des lois de protection de la santé et de l’environnement. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, avait salué en décembre une mesure qui permet de «lutter contre les distorsions de concurrence au sein de l’Union européenne» (alors que l’épandage par drone est autorisé dans d’autres pays) mais aussi de réduire les dommages «à l’environnement et à la santé humaine».
Cette technique permettrait d’éloigner les travailleurs agricoles de la zone d’épandage ou encore de diminuer la quantité de produits utilisés grâce à une plus grande précision, selon ses soutiens. Ils s’appuient notamment sur une expérimentation menée entre 2019 et 2021 et les conclusions d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
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Mais pour les députés socialistes, écologistes et insoumis, le gouvernement et le camp macroniste font dire à l’Anses le contraire de ce qu’elle a écrit dans son rapport, c’est-à-dire que les expérimentations ne peuvent «pas garantir l’innocuité» de l’épandage par drone et la dérive des produits. «Vous avez ouvert la boîte de Pandore et le retour des pulvérisations aériennes qui présentent des risques avérés pour la santé des agriculteurs et les riverains», a dénoncé la députée socialiste Chantal Jourdan avant le vote.
Les pulvérisations de pesticides par drone sont pourtant aussi au menu du Sénat. Ce lundi 27 janvier, les sénateurs se penchent sur une proposition de loi de la droite visant à «lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur» et un amendement du gouvernement reprenant la plupart des dispositions du texte voté à l’Assemblée nationale devrait être examiné dans la soirée.
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