Binance : la plateforme de cryptos visée par une information judiciaire pour blanchiment et publicité mensongère

Binance : la plateforme de cryptos visée par une information judiciaire pour blanchiment et publicité mensongère

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Une étape de plus est franchie dans l’enquête française visant la première plateforme mondiale d’échanges de cryptoactifs, sur fond de lutte contre l’usage des cryptomonnaies dans le blanchiment d’argent. Les investigations visant Binance, pour des soupçons de manquement à ses obligations de contrôle des fonds de ses clients et des démarches de clients sans autorisation, ont été confiées à des juges d’instruction, a annoncé ce mardi 28 janvier la procureure de Paris Laure Beccuau.

«La Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a ouvert une information judiciaire» dans ce dossier, déjà sous enquête préliminaire depuis février 2022, précise le communiqué.

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L’instruction porte «sur les infractions de blanchiment aggravé, blanchiment de fraude fiscale, blanchiment en lien avec un trafic de produit stupéfiant et exercice illégal de la profession de prestataire de service sur actifs numériques (PSAN) susceptibles d’être reprochées à la plateforme d’échange en cryptoactifs Binance», a déclaré la procureur de Paris.

Les faits concernés, commis en France ainsi qu’en Europe, s’étendent de 2019 à 2024. «A ce stade, il ressort de l’enquête que Binance aurait, sur la période de faits concernés, manqué à ses obligations de vigilance dans le cadre de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme», précise la procureure.

Cette procédure s’inscrit ainsi «dans le renforcement de la lutte contre le blanchiment par cryptoactifs, démarche commune aux autorités financières et menée dans différents pays», souligne le communiqué.

Par ailleurs, l’enquête avait été ouverte en 2022 «à la suite de plaintes d’utilisateurs, dénonçant avoir perdu de l’argent après avoir investi via cette plateforme, en raison d’informations qu’ils soutenaient être erronées qui leur avaient été communiquées», ajoute Laure Beccuau.

Ces plaintes initiales sont mentionnées par la procureur de Paris dans le communiqué de ce mardi : «Il est également apparu que la plateforme Binance a adressé des communications à caractère promotionnel à des clients résidant ou établis en France, via des influenceurs et en utilisant des campagnes de publicité sur les réseaux sociaux», en «violation de la loi applicable».

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«Les investigations vont désormais se poursuivre, sous la direction d’un magistrat instructeur, et auront notamment pour objet de préciser l’ampleur des faits, le rôle des dirigeants de Binance et le degré de participation des différentes sociétés de la plateforme», a poursuivi Laure Beccuau.

L’enquête a été confiée à la Répression des fraudes (DGCCRF), aux gendarmes de la Section de recherches de Paris et à l’Office national antifraude (Onaf). En avril 2024, Changpeng Zhao, ex-patron de Binance, a été condamné à quatre mois d’emprisonnement pour blanchiment d’argent par un tribunal de San Francisco.

Libération

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