« La Mer et ses vagues » : à Beyrouth, rêverie nocturne en seize millimètres, au pied d’un phare éteint

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Une flèche a percé le cœur de la nuit beyrouthine, décolorant le ciel, le bitume, jusqu’à la lune, qui se couvre d’un rouge incandescent. Véritable comète qui aura mis du temps à arriver en salle, depuis sa sélection à Cannes en 2023, La Mer et ses vagues est le premier long-métrage prometteur d’un tandem de jeunes cinéastes : Liana et Renaud.

La Libanaise Liana Kassir et le Français Renaud Pachot se sont rencontrés à Paris en 2007. Ils ont acheté une caméra 16 mm et réalisé des films entre la France et le Liban. Leur univers leur appartient, intégrant effets spéciaux, poésie, légendes et chants, le tout emmené par des acteurs du Moyen-Orient.

Les récits, elliptiques et vaporeux, mettent à distance la tragédie en cours au Liban, depuis le Covid-19 et l’explosion du port en 2020. Pourtant, les personnages semblent contaminés par l’actualité, avec leurs plaies sanguinolentes ou mal cicatrisées.

Le Monde