Familles monoparentales : un jeune enfant sur quatre n’a «aucun contact» avec son père

Familles monoparentales : un jeune enfant sur quatre n’a «aucun contact» avec son père

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Cet article est publié dans le cadre du «Libé tout en BD», entièrement illustré par des dessinateurs et dessinatrices à l’occasion de l’ouverture du 52e festival d’Angoulême. Retrouvez tous les articles de cette édition ici, et le journal en kiosque ce jeudi 30 janvier.

Où sont les pères ? Un quart des enfants de moins de six ans qui vit dans une famille monoparentale réside seul avec sa mère sans «aucun contact» avec son père, révèle la Dress dans une étude publiée ce jeudi 30 janvier. Ces foyers – qui comptent au total 130 000 enfants – sont particulièrement exposés à la précarité économique, alerte le rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

Au total, ce sont 517 000 enfants âgés de 1 jour à 6 ans qui vivent dans une famille monoparentale, soit 12 % des enfants de cet âge. Parmi eux, une très grande majorité (83 %) réside chez la mère. Quelque 13 % vivent en résidence alternée chez les deux parents et seulement 4 % chez leur père, selon cette étude de la Drees qui exploite les résultats d’une enquête réalisée fin 2021.

Les recherches révèlent aussi que dans un cas sur trois, «la monoparentalité est survenue avant le premier mois de l’enfant». Un facteur qui amplifie le risque d’absence de lien entre l’enfant et le père car lorsque les parents se sont séparés avant la naissance ou juste après, un enfant sur deux n’est jamais en contact avec son père. Comparativement, ce n’est le cas qu’une fois sur dix lorsque la séparation intervient après la première année de l’enfant.

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Pour la sociologue Marie-Clémence Le Pape, coautrice du rapport et maîtresse de conférences à l’Université Lyon 2 : «On peut supposer que certains parents sont séparés, mais aussi que d’autres n’ont jamais vécu en couple. Il peut s’agir de femmes qui tombent enceintes et gardent l’enfant ou bien, mais c’est plus rare, ont fait une PMA seule.»

Parmi ces jeunes enfants qui vivent avec leur mère seule, 13 % seulement passent un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires chez leur père, ce qui correspond au «droit de visite et d’hébergement (DVH) classique». Ils sont 45 % à «se trouve [r] dans une situation intermédiaire». Certains (14 %) sont «seulement en contact avec leur père», sans être gardé ou hébergé par lui. D’autres (16 %) sont «parfois gardés mais jamais hébergés» par leur père. Enfin, 15 % sont «hébergés chez leur père mais moins souvent que dans un DVH classique».

En mai 2024, Emmanuel Macron avait souhaité «ouvrir» un «débat» sur «un devoir de visite» des pères, «un devoir d’accompagnement jusqu’à l’âge adulte», une proposition accueillie avec scepticisme par les élus et les personnes concernées. Cette proposition, remisée depuis à la faveur de la dissolution, avait fleuri dans le sillage des émeutes urbaines de juin 2023. Ainsi le chef de l’Etat avait relevé que de nombreux jeunes impliqués dans ces émeutes vivaient dans des familles monoparentales.

Reste que ces familles monoparentales sont surtout plus souvent touchées par la précarité, puisqu’un seul parent est susceptible d’avoir des revenus. «41 % de ces enfants font partie des familles les plus précaires économiquement, contre 17 % de ceux dont les parents sont en couple», relève Marie-Clémence Le Pape. Lorsque les contacts avec le père sont coupés, cette précarité s’accroît et touche un enfant sur deux.

Parmi les autres enseignements de l’étude, lorsque la mère célibataire travaille à temps complet, 58 % des jeunes enfants sont confiés au moins une fois dans la semaine à un proche (famille, amis, voisins), contre 34 % des enfants dont les parents vivent en couple. Les grands-parents sont en première ligne, les autres membres de la famille sont nettement moins sollicités. «Plus la mère travaille à plein temps, plus le recours aux proches s’accroît. Moins l’enfant a de contact avec son père, plus la mère a recours au relais des proches», souligne Marie-Clémence Le Pape. Mais la question qui demeure c’est bien celle «des mères qui ne peuvent compter sur personne», conclut la chercheuse.

Libération

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