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Un hélicoptère militaire Black Hawk a percuté un avion de ligne de la compagnie American Airlines avec 64 personnes à bord dans la soirée du mercredi 29 janvier à Washington. Après le choc, l’avion s’est abîmé dans les eaux du fleuve Potomac. Les opérations de secours sont complexes et menées dans des conditions délicates. Voici ce que l’on sait sur l’accident.
Peu avant 21 heures (heure locale) dans la soirée du mercredi 29 janvier, par une nuit claire mais sans lune au-dessus de Washington DC, le vol régional 5342 d’American Airlines s’apprêtait à atterrir sur la piste de l’aéroport Ronald-Reagan quand il a percuté un hélicoptère militaire. Sur des images captées par le Kennedy Center, un centre culturel de Washington, on distingue les feux puissants d’un avion en phase de descente, et d’autres lumières, moins fortes, d’un autre appareil qui se dirige vers lui, jusqu’à la collision produisant une boule de feu éblouissante.
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L’avion, en provenance de Wichita, la plus grande ville du Kansas, devait atterrir quelques minutes plus tard, vers 21 heures. Mais il a croisé sur son chemin un hélicoptère Black Hawk qui, selon une porte-parole de l’armée américaine, effectuait un vol d’entraînement dans la zone. Après le choc, les deux appareils se sont abîmés dans le Potomac, ont précisé les autorités locales au cours d’une conférence de presse organisée à l’aéroport dans la nuit.
L’aéroport national Ronald-Reagan restera fermé aux vols jusqu’à 11 heures au moins jeudi, a déclaré le directeur général de l’autorité aéroportuaire métropolitaine de Washington, Jack Potter. Décollages et atterrissages ont été directement interrompus après la collision et les avions redirigés vers l’aéroport international de Washington-Dulles, plus à l’ouest.
Les autorités n’ont pas encore fait part d’un bilan humain, même provisoire. Mais au moins une dizaine de corps ont été retrouvés, selon des médias américains. Plusieurs corps ont été repêchés dans la rivière Potomac. «Au moins 18 corps ont été retrouvés», rapporte ainsi CBS News, tandis que la chaîne NBC en évoque «plus d’une douzaine». Cela faisait quinze ans que l’aviation commerciale américaine n’avait pas connu pareille tragédie. Plusieurs heures après la collision, les secours étaient toujours mobilisés pour rechercher des survivants. Soixante personnes et quatre membres d’équipage voyageaient à bord de l’avion de ligne. Trois militaires étaient présents dans l’hélicoptère, selon l’armée américaine.
Parmi les voyageurs, plusieurs membres du monde du patinage. «Ces athlètes, entraîneurs et membres de leur famille rentraient chez eux après le camp de développement national organisé dans le cadre des championnats américains de patinage artistique à Wichita, au Kansas», dit dans un communiqué la fédération de patinage artistique américain. «Nous sommes effondrés après cette tragédie indicible et nous gardons les familles des victimes tout près de nos cœurs.» Deux patineurs russes étaient également à bord l’avion, a fait savoir le Kremlin. Selon les agences d’Etat Ria Novosti et Tass, il s’agit du couple champion du monde 1994 formé par Evgenia Shishkova et Vadim Naumov, qui exerçait une mission d’entraînement.
Avec la chute des deux appareils dans le Potomac, une opération de recherche et de secours à la fois «hautement complexe» et de grande ampleur a débuté. Plus de 300 secouristes sont mobilisés et travaillent dans des conditions «extrêmement difficiles», a expliqué le chef des pompiers de Washington, John Donnelly. «Il fait nuit noire. L’eau est froide, trouble. Ce sont des conditions très difficiles pour les plongeurs. Il y a du vent, de la glace, c’est dangereux.»
De nombreux canots pneumatiques ont été déployés sur les eaux du Potomac, où tournoyaient des dizaines de gyrophares. Des hélicoptères balayaient également les eaux du fleuve de leur puissant faisceau lumineux. Le renfort de garde-côtes a aussi été annoncé. «Nous nous attendons à ce que nos opérations durent plusieurs jours», ont prévenu les autorités.
Réagissant à la catastrophe, le président américain a estimé que la collision «aurait dû être évitée». «L’avion était sur une trajectoire d’approche parfaite vers l’aéroport. L’hélicoptère allait droit vers l’avion pendant un certain temps. La nuit était claire, les lumières de l’avion brillaient, pourquoi l’hélicoptère n’est pas monté ou descendu, ou n’a pas effectué un virage.» Et de reporter la responsabilité sur l’hélicoptère et ceux qui le guidaient : «Pourquoi la tour de contrôle n’a pas dit à l’hélicoptère quoi faire au lieu de demander s’ils avaient vu l’avion ?»
Plus mesurés, les sénateurs républicains du Kansas Roger Marshall et Jerry Moran Marshall, ont aussi réagi. «Quand une personne meurt, c’est une tragédie, mais quand beaucoup, beaucoup, beaucoup de personnes meurent, c’est un chagrin insupportable», a assuré le premier lors du point presse à l’aéroport. Son confrère, qui a rappelé son activisme pour la mise en place de liaison en 2024 et son usage régulier du vol, s’est identifié aux victimes : «Au Kansas et à Wichita en particulier, nous allons connaître des gens qui sont sur ce vol, des membres de leur famille, quelqu’un.»
Le patron d’American Airlines, Robert Isom, a exprimé dans une vidéo son «profond chagrin». A l’international, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui doit s’assurer du maintien des liens avec son allié pour continuer de bénéficier de l’aide américaine, a fait passer des «messages de soutien au président Trump et au peuple américain dans ce moment tragique».
Le ministère de la Défense des Etats-Unis et l’armée américaine ont «immédiatement» ouvert une enquête sur les circonstances de l’accident, a fait savoir tôt jeudi matin le secrétaire d’Etat à la défense Pete Hegseth.
Dans un message posté sur X, le vétéran de l’armée nommé à la tête du Pentagone précise que l’hélicoptère UH-60 Sikorsky Black Hawk appartenait à la Bravo Company du 12e bataillon d’aviation. L’engin qui a décollé de la piste de Fort Belvoir au sud de Washington, un important centre de l’armée américaine, effectuait une session d’entraînement.
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