Von Bikräv : «Mettre en valeur le travail d’un artiste graphique face à la menace de l’IA»

«Cet album sort en vinyle. Si cela n’avait pas été le cas, on ne serait pas donné autant de mal pour une pochette vue comme un timbre-poste sur les plateformes de streaming. J’avais envie de raconter quelque chose à travers une illustration heroic fantasy à l’ancienne. En général, je trouve l’imagerie hardcore techno assez tristoune. Il y a un recours de plus en plus fréquent à l’intelligence artificielle et les résultats ne sont pas très originaux. J’ai donc fait appel à Yung Mocci, un tatoueur et dessinateur parisien, très porté sur la dark fantasy. Je lui ai bien sûr fait écouter le disque et je lui ai demandé un visuel représentant l’album avec deux bonshommes et un amoncellement de violence. Une affaire de monstres et de héros et on ne sait pas trop qui sont les gentils et les méchants.»

«Je connaissais son style. Entre nous, il n’y a pas eu d’aller-retour sur les projets avec plusieurs essais. Quand il m’a montré ce visuel, j’ai tout de suite été séduit, c’était exactement ce que je voulais. Il y a un côté artisan, ça me réjouit. C’est important de mettre en valeur le travail d’un artiste graphique face à la menace de l’IA. A la base, c’est un dessin crayonné qu’il a terminé de manière numérique avec une tablette. Je lui ai juste demandé de modifier le ciel en arrière-plan qui était au départ de jour. Je trouvais que si c’était la nuit, c’était plus dans l’ambiance.»

«Les deux personnages sont en quelque sorte nos deux incarnations maléfiques. Je me vois bien dans celui au premier plan avec le marteau, une référence à mes gros kicks et aussi au label hardcore néerlandais Mokum Records dont c’est le logo. Un clin d’œil que j’avais demandé à Mocci. D’ailleurs, il y a d’autres détails significatifs sur cette illustration, mais je ne vais pas les révéler, à vous de deviner (rires). L’album c’est beaucoup d’ego-trip, des emprunts à la pop culture ou à des trucs plus obscurs et je trouvais que c’était une bonne direction pour la pochette d’aller dans l’heroic ou la dark fantasy, des styles avec lesquelles j’ai grandi. Cela donne un peu de distance. Ce n’est pas du premier degré.»