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Les lendemains de guerre ont une odeur distincte. Au bord de la route, à une dizaine de kilomètres au nord de Goma, dans l’est de la république démocratique du Congo, plusieurs cadavres, en tenue militaire ou civile, se décomposent. Ils n’ont déjà plus de visage. Selon les Nations unies, les affrontements dans la capitale provinciale du Nord-Kivu ont fait au moins 700 morts et près de 3 000 blessés. Un bilan qui sera, sans aucun doute, revu à la hausse, alors que les victimes continuent d’être ramassées dans les ruelles, dans le lac Kivu, et en périphérie de la ville.
Conquis cette semaine par les rebelles du M23 et l’armée rwandaise, Goma reprend doucement vie, compte ses morts et panse ses plaies. A l’hôpital provincial, la morgue déborde. Les chambres froides sont pleines, les corps empilés dans la cour atteignent presque le sommet du mur d’enceinte. «Il y en a trop. Et ça continue d’arriver ! On va les mettre où ?» commente un employé de la Croix-Rouge, en combinaison blanche, masque sur le nez, visiblement dépassé.
Au service des urgences, posé nu sur un brancard, un gamin d’une dizaine d’années pleure de douleur. Une balle lui traverse la cheville. «Le projectile n’est pas sorti, il va falloir une chirurgie, constate Charlotte Mbambu, kinésithérapeute venue en renfort
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