Les femmes esclaves des diplomates : «On a parfois le sentiment que les individus concernés se sentent surpuissants»

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Enquête Libé

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Après notre série d’enquêtes, d’autres témoignages d’immigrées maltraitées au domicile de leurs employeurs nous sont parvenus. A chaque fois, elles se sont heurtées au respect strict de l’immunité diplomatique.

Les femmes esclaves des diplomates

Plusieurs domestiques de diplomates d’ambassades parisiennes les accusent d’esclavage moderne. Pour la première fois, elles témoignent. «Libération» a enquêté sur les conditions de vie et les violences qu’elles disent avoir vécues au domicile de leurs employeurs, protégés par leur immunité diplomatique.

Elles ont souhaité témoigner «pour ne pas qu’on [les] oublie». Elles s’appellent Dori, Jeanne et Sandra (1), sont originaires des Philippines et d’Afrique de l’Ouest et ont travaillé en tant que domestiques pour plusieurs couples qu’elles accusent de les avoir réduites en esclavage à leur domicile. Leurs employeurs partagent un point commun : ils sont étrangers et protégés en France par l’immunité diplomatique, parce qu’ils occupaient au moment des faits des postes plus ou moins importants au sein d’une ambassade parisienne, parfois simples attachés ou conseillers. Pour ces raisons, elles ont vu la plupart des procédures qu’elles ont engagées classées sans suite, souvent sans qu’aucune investigation ne soit menée.

Une «injustice» qui ronge ces femmes, la plupart vivant encore aujourd’hui avec le sentiment de n’avoir été ni crues ni entendues. Ces trois anciennes domestiques, qui, par crainte de représailles de la part de leurs anciens employeurs ont demandé l’anonymat total, témoignent dans le cadre de notre série d’enquêtes sur les femmes esclaves des ambassadeurs. Une multiplication de témoignages visant des diplomates qui interroge plus largement sur le système qui tend à les protéger.

Dori, 47 ans : à même le sol, avec seulement «un drap et un oreiller»

Dori, s’est échappée en avril 2024 du domicile de ses patrons, une riche famille du Golfe. Son employeur est attaché dans une ambassade parisienne, toujours en poste. La Philippine, 47 ans aujourd’hu

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