Les planètes du système solaire se livrent à une rarissime «parade» visible dans le ciel

Pour ceux qui ne sont pas plongés dans la grisaille hivernale, le ciel étoilé de ce début d’année 2025 est remarquablement brillant, avec plusieurs astres scintillants visibles à l’œil nu. Il s’agit de quatre planètes du système solaire, avec d’ouest en est Mars, Jupiter, Vénus et Saturne. S’y ajoutent les plus lointaines Neptune et Uranus, décelables avec un télescope. Clou du spectacle : l’arrivée, le 28 février, de Mercure dans cette même portion du ciel. «C’est la prochaine fois que sept planètes seront visibles en même temps !», se réjouit l’astrophysicien Eric Langadec. Un événement rarissime est en effet à l’œuvre au-dessus de nos têtes : une «parade» des planètes. Toutes ont actuellement la particularité d’être en ce moment illuminées simultanément par le Soleil dans notre ciel nocturne.

Le regroupement de quelques planètes dans un même secteur céleste arrive régulièrement, la dernière occurrence étant il y a deux ans. Ce qui est plus rare, c’est que les sept planètes le soient, comme cela sera le cas à la fin du mois. Quant à la meilleure soirée pour pouvoir les observer en ce mois de février, Eric Langadec affirme à Libération qu’il suffit «d’une nuit sans nuage». Le regroupement le plus serré de ces objets célestes aura lieu le 3 mars, mais il ne sera plus visible à l’œil nu, car les planètes se seront trop éloignées du Soleil pour être suffisamment illuminées. Des instruments astronomiques seront donc nécessaires pour pouvoir les observer à ce moment-là.

Mis à part sa beauté, cette parade planétaire n’a aucune influence sur la Terre. Contrairement à la Lune, qui a un effet sur les marées, Vénus, Jupiter ou Saturne sont bien trop éloignées pour pouvoir produire un quelconque changement mesurable sur la planète bleue.

«Certains parlent d’alignement planétaire, et on s’imagine une ligne droite du Soleil à Uranus, mais ce n’est pas le cas», nuance le chercheur auprès de Libération. Pour ce phénomène, on parle plutôt de «regroupement» ou de «parade». Car cette impression «d’alignement» vu de la Terre n’est pas juste en termes astronomiques.

En réalité, la probabilité pour que les planètes soient toutes parfaitement alignées, à droite du Soleil, comme elles sont souvent représentées lors de leur apprentissage à l’école, est «quasi-impossible», rappelle Eric Lagadec. «On a eu cette discussion avec des collègues. Il faudrait faire les calculs, mais ça doit arriver tous les milliards d’années», estime l’astrophysicien.

Cette «parade» s’achèvera le 12 mars, d’après les calculs de l’observatoire de Paris. Selon Pascal Descamps, astronome à l’Observatoire de Paris interrogé dans National Geographic, «la prochaine devrait avoir lieu entre le 28 mars et le 6 avril 2036. Et cette fois-ci, la Lune se joindra à la danse». Entre-temps pour les impatients, Eric Lagadec affirme qu’un autre «grand alignement matinal» aura lieu dès cet été, le 11 août, avec Mercure, Vénus, Jupiter, Uranus, Neptune et Saturne visibles en même temps. Seule Mars manquera à l’appel.