:quality(70):focal(1231x1300:1241x1310)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/UIBJSZUZ5ZBX5DDEX7WTTCGK7U.jpg)
Emmanuel Macron a porté plainte contre X la semaine dernière en Guadeloupe à la suite de l’exposition d’une œuvre le représentant avec la tête coupée, a indiqué, mercredi 6 février, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre. «Le président a déposé plainte et un juge d’instruction a été saisi», a déclaré Caroline Calbo, confirmant des informations de la radio locale RCI et du média en ligne bigidi.tv.
Le tableau incriminé représente un homme tenant à bout de bras la tête décapitée d’Emmanuel Macron, brandie en l’air. L’artiste Blow, auteur de la fresque, n’a pas souhaité réagir au dépôt de plainte, indiquant «manquer d’informations» sur celle-ci. Son œuvre faisait partie d’une exposition rassemblant les productions de 44 artistes et intitulée Exposé.e.s au chlordécone. Elle a ouvert en janvier au Centre des Arts, un bâtiment en chantier depuis des années à Pointe-à-Pitre occupé par un collectif d’artistes, le Kolèktif Awtis Rézistans. L’œuvre avait été décrochée avant l’annonce de la plainte, ont indiqué des artistes s’exprimant collectivement au nom de ce groupe.
En septembre 2018, Emmanuel Macron avait reconnu, lors d’une visite en Martinique, la pollution au chlordécone, utilisé dans les bananeraies des Antilles jusqu’en 1993, comme un «scandale environnemental». Avant d’ajouter qu’il n’y aurait pas d’indemnisation de la population, et surtout qu’il n’y avait «aucune preuve scientifique établie» entre l’exposition au chlordécone et le nombre record de cancers de la prostate. Une sortie qui avait outré localement alors que de nombreuses études mettaient en avant un lien entre ce pesticide et des cas de cancer. Plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et en Martinique est contaminée par le chlordécone, selon Santé publique France. Les populations antillaises présentent d’ailleurs un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde.
En 2019, lors d’un débat avec les élus d’Outre-mer, Emmanuel Macron avait eu un vif échange sur le caractère cancérogène ou non du chlordécone. Le président affirmant notamment : «Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs.» La Cour de cassation se penche d’ailleurs depuis le mercredi 5 février sur ce dossier après le non-lieu prononcé en 2023 par la justice.
Leave a Comment